L'édito de Daniel Grivel - Une dimension en plus?

Le 22 février 2012

Or donc, voilà que Georges Lucas, en rentier prospère, va redimensionner LA GUERRE DES ETOILES, à raison d’un épisode par année. Il faut bien, comme Disney, catéchiser les nouvelles générations et les initier à l’évangile selon Lucas... A voir le résultat actuellement sur nos écrans (LA MENACE FANTÔME, de 1999), on reste sceptique. Bientôt apparaîtra TITANIC, accommodé à la même sauce: son réalisateur, premier à avoir su recourir judicieusement à la 3D dans AVATAR, sera-t-il capable d’ajouter une dimension au naufrage historique?

On rappelle volontiers que le cinéma a commencé comme attraction de foire. Les industriels du 7e art s’en sont souvenus lorsqu’il s’est agi de relancer l’intérêt du public et de lui en mettre «plein les mirettes»: une fameuse photo de spectateurs munis de lunettes bicolores renvoie aux premières tentatives du relief; une salle lausannoise avait misé sur l’extrême largeur de son écran pouvant accueillir la «vistavision» ou le «todd-a-o»; des batteries de haut-parleurs devaient être posées pour le «sensurround» qui faisait trembler les fauteuils des spectateurs; on a même assisté à des projections «olfactives» avec vaporisation d’odeurs... On pense encore au système imax, assurant une vision à 360°.

Maintenant donc, la 3D, avec des résultats inégaux. Pour un spectaculaire HUGO de Scorsese, combien de déceptions! L’impression dominante est que, au lieu de déguster un champagne aux fines bulles pétillantes, on absorbe un mélange de vin blanc et d’eau gazeuse... Laissons de côté l’incommodité ressentie par le porteur de lunettes médicales, et tirons un voile pudique sur l’hygiène de montures proposées en vrac dans un bac sans toujours être accompagnées d’une lingette permettant leur nettoyage.

Une dimension en plus? C’est encore à voir!

Daniel Grivel (CF 653)