L'édito de Adèle Morerod - Une certaine tendance du cinéma américain

Le 22 mars 2017


Les temps des cérémonies et festivals cinématographiques sont décidément un terreau riche en interrogations (voir édito précédent). Cette fois-ci, toutefois, interrogeons-les du point de vue économique (mais peut-on vraiment le distinguer du politique ? C’est une autre question).

Il est frappant, à la suite des remises de prix divers, de voir fleurir dans les métros, sur les murs et au sein des bandes-annonces, les titres d’honneur des films affichés: «6 nominations aux Golden Globes», «3 Oscars dont l’Oscar du meilleur acteur», etc… A croire que plus que l’intrigue, les personnages, la forme, bref l’ensemble du film, ce sont les récompenses qui fondent sa valeur.

Ces manifestations du petit monde cinéma ne sont cependant pas seules responsables dans cette vente sur prix garantis. Les studios eux-mêmes semblent maintenant parier davantage sur la publicité à large échelle de leurs produits plutôt que sur le soin mis à les contruire. Si cela est perceptible avant tout dans de grandes franchises comme James Bond, l’univers Marvel ou encore la saga Star Wars, où les sequels, prequels et suites diverses s’enchaînent sans plus s’embarrasser de cohérence ou de qualité, la tendance a de quoi inquiéter. En effet, il ne s’agit plus de faire attention à l’opinion des spectateurs mais au nombre d’entrées, garanti à coup sûr par le marketing déployé en amont des sorties.

Pendant que des sommes considérables continuent à faire tourner des productions plus ou moins réjouissantes, il peut être bon de regarder au delà des paillettes vers d’autres films plus discrets – à signaler notamment la sortie de Zoologie et Félicité, discutés plus loin. Mais aussi de s’y intéresser quand même, pour se faire son propre avis!

Adèle Morerod