L'édito de Georges Blanc - Si Cannes nous était conté …

Le 13 mai 2015

Paillettes, montées des marches, starlettes, Palme d’or, ce sont les mots qui nous viennent immédiatement à l’esprit lorsqu’on parle de la manifestation cannoise. Il est vrai que le Festival de Cannes, qui demeure le plus important rendez-vous international des gens de cinéma, continue d’exercer sur le grand public une fascination certaine. Dès cette semaine, il va donc dérouler ses fastes et son tapis rouge sur la Croisette.

Sait-on qu’après les Jeux Olympiques, il s’agit de la manifestation la plus médiatisée dans le monde? A côté de près de 4'500 accréditations de presse, ce sont en effet plus de 25'000 professionnels de l’audiovisuel et de la photo, sans compter les quelques milliers de cinéphiles bénéficiaires d’une accréditation, qui se retrouvent sur les bords de la Méditerranée. Non pas pour bronzer, détrompez-vous, mais pour visionner et couvrir la centaine de films en compétition dans les différentes sections, ainsi que les quelques quatre cent autres présentés en parallèle au Marché du Film. Pour ce faire, les festivaliers disposent d’une cinquantaine de salles de projection, dont la plus grande compte 2'400 places.

En dévoilant la liste des oeuvres proposées en compétition cette année, Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, a créé une certaine surprise avec des candidats qu’on ne s’attendait pas à trouver là. Dans une compétition à forte domination européenne, à côté de grands réalisateurs tels que Jacques Audiard, Woody Allen, Nanni Moretti, seront au rendez-vous quelques outsiders dont il faudra tout attendre. «L’essentiel est de proposer des rendez-vous avec des cinéastes connus, comme de surprendre». Fidèle à cette formule, le responsable de la sélection avoue avoir visionné cette année 1'854 films pour pouvoir composer sa liste d’une vingtaine d’œuvres.

Pourquoi la présence d’un Jury œcuménique dans un festival de cinéma? Si l’on sait que la plupart des films sont porteurs de questions existentielles, ceux-ci ne peuvent que nous interpeller. Le sens de notre existence, la spiritualité, les relations humaines, la protection de l’environnement, la qualité de la vie, les fractures sociales, le respect des croyances, la présence visible ou invisible d’un être supérieur, quel que soit le nom qu’on lui donne, le droit au travail, la solidarité, la recherche de la dignité de tout être humain, sont d’autant de thèmes que l’on retrouve dans la plupart des films contemporains. Ces valeurs largement partagées dans toutes les cultures sont aussi celles de l’évangile.

C’est aussi la raison de la présence de quelques collaborateurs de Ciné-Feuilles au rendez-vous cannois. Ils nous rendrons compte de leurs appréciations dans notre prochain numéro. Lorsqu’on sait que, durant l’année, une cinquantaine de films projetés à Cannes parviennent sur nos écrans romands, nous ne pouvons que nous réjouir de leur présence dans ce festival et profiter de leurs premières impressions.

Georges Blanc