L'édito de Daniel Grivel - Le cinéma, c'est la vie

Le 07 novembre 2014

Dernièrement, une amie lectrice de Ciné-Feuilles me demandait quels films récents j'avais appréciés. Passant en revue l'agenda des visions de presse, je lui ai mentionné quelques titres, tout en précisant qu'il y était question d'homosexualité masculine et féminine.

Vive réaction: «Encore! Je commence à saturer! J'en viens à me demander s'il n'y a pas de groupes de pression qui influencent producteurs, scénaristes et réalisateurs...» On se souvient de l'introduction de quotas d'acteurs de couleur dans les films étasuniens.
N'étant pas spécialiste en la matière, je ne veux pas me prononcer sur la question, mais j'hésite à souscrire à d'éventuelles théories du complot... Les films de guerre et de vengeance seraient-ils financés par des marchands de canons? Les polars où les flics sont tournés en dérision seraient-ils soutenus par le crime organisé? Les histoires d'espionnage qui, depuis la chute du Mur, voient la menace dans certains pays balkaniques ou extrême-orientaux, seraient-elles instillées par des agences de renseignement aux oreilles largement déployées?...
Je préfère penser que, dans bien des cas, les réalisateurs présentent le regard qu'ils portent sur notre monde tel qu'il va (ou qu'il déva). Et dans ce monde il y a des guerres - parfois à quelques heures d'avion de chez nous -; il y a des crimes; il y a des équilibres géo-stratégiques qui changent; il y a des religions, des couleurs de peau, ces cultures différentes; il y a des hétérosexuels, des homosexuels (des centaines de films, et non des moindres, en mettent en scène), des bi, des trans; des génies, des personnes en situation de handicap. Et, à moins de chausser des lunettes roses pour considérer ce monde qui nous entoure et dont nous faisons partie, l'oeil de la caméra, qui n'a pas de paupières, lui, ne peut manquer d'éclairer le nôtre.

Daniel Grive