L'édito de Daniel Grivel - Florilège étasunien

Le 29 janvier 2014


Chaque année, la Bibliothèque nationale du Congrès publie son palmarès des meilleurs films de l'histoire du cinéma américain, qui résulte d'un vaste scrutin en ligne et qui plonge jusque dans les racines du 7e Art. Rien à voir donc avec notre bilan qui paraît traditionnellement dans notre première édition de l'année et qui ne porte que sur les films vus au cours du millésime précédent.

C'est ainsi que, parmi quelques raretés et pièces d'anthologie, sont entrés dans l'immortalité: King of jazz (1930), musical avec Paul Whiteman; Midnight (1939), avec Claudette Colbert et John Barrymore; Men and Dust (1940), saisissant court métrage sur des mineurs de fond; Gilda (1946), de Charles Vidor, avec l'inoubliable Rita Hayworth et ses longs gants; L'homme tranquille (1952), western légendaire; La planète interdite  (1956), «La Tempête» de Shakespeare revue en science-fiction; deux films de 1961, Jugement à Nuremberg, de Stanley Kramer, avec Marlene Dietrich et Spencer Tracy, et Les sept mercenaires, de John Sturges; Mary Poppins (1964); Qui a peur de Virginia Woolf (1966), de Mike Nichols, avec le couple mythique Taylor/Burton.
La démarche de la Bibliothèque du Congrès a certes quelque chose d'archéologique, mais il est assez révélateur que la production récente soit peu présente. Le plus jeune titre est Pulp Fiction (1994) - ou Fiction pulpeuse, comme disent les Québécois... Il est précédé par Roger and me (1989), de Roger Moore, et par L'étoffe des héros  (1983), épopée spatiale de Philip Kaufman. Est-ce à dire que la machine à rêves étasunienne est à la peine? Comme le relevait Antoine Rochat dans son éditorial du No 694, le cinéma américain est bien là, mais par des productions indépendantes des grands studios.
Cette année encore, les amis de Ciné-Feuilles, qui ont du goût, sauront distinguer le bon grain du navet...

Daniel Grivel