L'édito de Georges Blanc - Etes-vous cinéphile?

Le 22 juin 2014

Si oui, saurez-vous retrouver les 63 titres de films contenus dans cette histoire imaginaire, découverte dans Le petit livre à offrir à un passionné de cinéma? La profession reporter m’a rendu célèbre, même si mon nom est personne. Je suis l’inconnu, je suis l’homme qui tua Liberty Valance.

A la fin du procès, j’ai été condamné par douze hommes en colère. Je leur ai dit: «Pendez-moi haut et court. Je veux mourir comme un homme.» Ils m’ont condamné à être brûlé vif. Mais je suis à l’épreuve du feu. Alors l’avocat a posé un dernier recours. En vain. On m’a remis au trou. Dans la cellule 321, il y avait le comte de Monte Cristo. Pour une poignée de dollars, j’ai acheté la geôlière et j’ai fui, avec cette pensée: «Je suis un évadé.» La poursuite a été impitoyable. J’avais la mort aux trousses, traqué par les affreux, sales et méchants. Nous n’étions pas à armes égales. J’étais à bout de souffle quand  je leur ai échappé.

Je suis arrivé à l’ouest de Zanzibar et à l’est d’Eden, là où Dieu créa la femme. C’est là qu’a eu lieu la rencontre avec la femme de ma vie. Je lui ai dit: «Je vous salue Marie.» Elle a poussé un grand cri d’amour: «Je vous trouve très beau.» J’étais un cœur en hiver, elle l’a réchauffé. Une femme est une femme, en chair et en os. Je l’ai compris à cet instant: l’important, c’est d’aimer.

Près de ma femme chérie, je me sens rajeunir. Et la vie ne me fait pas peur. La vie est belle et le bonheur est dans le pré. Quand au loin s’en vont les nuages, je me dis: «Autant en emporte le vent.» Ce sont nos jours heureux, entre amis et voisins. Ils m’appellent: «L’homme qui murmure à l’oreille des chevaux.» Nous avons des enfants. Ils sont beaux au-delà de nos rêves. Ils ont un air de famille. A mon fils préféré, j’apprends la meilleure façon de marcher. «Je règle mes pas sur les pas de mon père» est mon credo.

Mais, à la fin d’un été inoubliable, l’été en pente douce de notre dolce vita, les autres sont revenus: le bon, la brute et le truand. Ils m’ont retrouvé fin août début septembre. Avant de reprendre la fuite, j’ai dit adieu à ma descendance. Au revoir les enfants! J’ai dit adieu à Marie. Je le sais, nous ne vieillirons pas ensemble, mais nous nous retrouverons. Nous irons tous au paradis, nous aurons devant nous l’éternité et un jour.

Repris et adapté par Georges Blanc