L'édito de Adèle Morerod - Ah Noël…

Le 07 janvier 2020

L’éditorial : lieu par excellence du positionnement, de la synthèse critique des regards critiques qui opèrent dans ces pages. En témoigne l’année écoulée, prête à s’achever, durant laquelle nous vous aurons parlé en vrac de rapport au réel, des salles indépendantes face aux plateformes de diffusion en ligne, de la sublimation des héros comme du traitement inégal du cinéma de genre, des difficultés du cinéma suisse et des polémiques du Festival de Cannes, du cinéma miroir, cinéma révélateur d’altérité, du cinéma voyage enfin.
Que retenir dans cette période de fêtes, qui porte les esprits des uns vers la dénonciation du consumérisme, tandis que certains rêvent de vastes étendues neigeuses ou de présence chaleureuse? Et surtout que défendre? Ne pourrions-nous pas, tout simplement, embrasser le sentiment d’abandon qui nous saisit et, une fois n’est pas coutume, laisser la place aux films, certes, mais sans autre positionnement que le plaisir de la flânerie?
Alors libre à vous de partir dans les parties reculées de la campagne française avec les figures courageuses des Vétos ou d’arpenter les solitudes désertiques du tragique Abou Leila. De goûter aux teintes douces des dessins du Voyage du prince ou d’adopter le look gothique de La Famille Addams. Pourquoi ne pas explorer chaque recoin des tableaux islandais d’Echo, comme vous pourriez redécouvrir Paris, Tati et le cinéma avec It Must Be Heaven. Prenez le temps de vous asseoir face à Edward Norton, Catherine Deneuve, Scarlett Johansson ou Adam Driver pour ensuite repartir vers votre enfance et le récit du destin de Jo, Amy, Beth et Meg.
Quitte à retenir une idée de Noël, pourquoi pas celle des histoires merveilleuses, tristes ou moins tristes, de celles qui nous poussent à grandir, à avancer ou juste à rêver.