Echappée belle (L')

Affiche Echappée belle (L')
Réalisé par Paolo Virzi
Titre original The Leisure Seeker
Pays de production Italie, France
Année 2017
Durée
Musique Carlo Virzì
Genre Comédie dramatique
Distributeur filmcoopi
Acteurs Donald Sutherland, Helen Mirren, Christian McKay, Janel Moloney, Dana Ivey
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 782
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après une observation très libre et pleine d’humour de la maladie psychique (Folles de joie), Paolo Virzi signe un film sur le dernier âge. Il l’a tourné aux Etats-Unis, peut-être à cause des acteurs qu’il a choisis, Donald Sutherland dans le rôle de John, Helen Mirren dans celui d’Ella.

Ces vieux époux sont tous deux gravement malades. Lui souffre d’une démence sénile sporadique, elle est atteinte d’un cancer. Leur entrée à l’hôpital est imminente, leurs enfants s’en occupent. Or, si John en est assez peu conscient, Ella refuse car elle mesure ce que sera la perte de leur liberté et de leur bonheur. Si bien qu’un matin, le couple prend la route à bord de sa vieille caravane. Il veut aller en Floride, dans les Keys où John, ancien professeur de littérature, pourra enfin visiter la maison d’Ernest Hemingway.

Virzi aime bien les situations cocasses; il les limite dans ce scénario, insistant plutôt sur les difficiles réalités de l’âge. La maladie, les oublis, la perte d’autonomie, les jours comptés, le sentiment de culpabilité des enfants qui devient paralysant. Et, comme pour contrer tout cela, le bonheur d’être encore ensemble et de s’aimer, la mélancolie des joies anciennes revécues à l’infini par l’évocation des souvenirs.

Tout cela est juste et beau, mais dans le périple entamé par John et Ella, certaines idées reviennent trop souvent, au risque de rendre la narration monotone. Par exemple, les jalousies ranimées par le rappel des tromperies de la jeunesse deviennent pénibles à la longue. Le voyage saute d’une anecdote à l’autre, parfois faciles, accusant à l’occasion le mauvais goût étasunien et les péroraisons du président Donald Trump.

Il manque un peu de densité à L’Echappée belle pour faire comprendre la grande souffrance de l’âge abîmé. Le sujet est important, mais rude; il faut beaucoup d’engagement pour se risquer à en creuser la douloureuse profondeur. Par ailleurs, la problématique ne gagne pas à glisser dans la critique de la société étasunienne, rappel fugace qu’en tant qu’Italien, le réalisateur voit les choses de l’extérieur.

Reste la performance des comédiens, celle de Donald Sutherland surtout, qui réussit de façon impressionnante le subtil équilibre entre la confusion de l’esprit et le retour à la conscience.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Antoine Rochat 11
Adèle Morerod 15
Georges Blanc 13