Usine de rien (L')

Affiche Usine de rien (L')
Réalisé par Pedro Pinho
Titre original A Fabrica de nada
Pays de production Portugal
Année 2017
Durée
Musique José Smith Vargas
Genre Comédie dramatique
Distributeur Outside the Box
Acteurs José Smith Vargas, Carla Galvão, Hermínio Amaro, Daniele Incalcaterra, Njamy Uolo Sebastião
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 780
Bande annonce (Allociné)

Critique

Présenté en été 2017 à Cannes lors de la Quinzaine des réalisateurs, L’Usine de rien se penche sur la crise portugaise en racontant la résistance d’un groupe d’ouvriers, dont l’usine se fait peu à peu délocaliser. Si on se concentre surtout sur l’expérience de Zé, jeune travailleur qui doit combiner grève et vie de famille, le film multiplie les excursus. C’est au point que, une fois l’intrigue posée (après plus d’une heure de récit), chaque scène se présente comme détachée du reste. Un morcellement qui empêche de plonger pleinement dans la vie des personnages.

Pourtant, le tournage a constitué une véritable expérience humaine. Pedro Pinho, le réalisateur, a trouvé au nord de Lisbonne une usine où se sont déroulés exactement les faits présentés. Sur place, il a pu compter sur un casting d’acteurs amateurs, souvent ouvriers par ailleurs. Qu’a-t-il manqué pour que ce réalisme, cette sincérité ne ressortent guère à l’écran ? En tout cas, les longs discours sur la société capitaliste, amenés soit par la musique (parfaitement choisie), soit par une voix off, s’ajoutent inutilement aux plans de l’usine vide et de la vie quotidienne déphasée des protagonistes. Ces derniers, par leur immobilité, auraient suffi à rendre l’attente douloureuse, les tensions et le découragement ressentis par chacun.

Et que penser du rôle des familles, celle de Zé tout particulièrement? Laissés le plus souvent hors champ, visuellement ou métaphoriquement, femme et enfant sont en revanche filmés avec une certaine tendresse. Le grain de la pellicule 16mm y contribue beaucoup, sublimant visages et moments intimes. Sensualité, crise, lenteur, humour grinçant même: tout cela n’est pas sans rappeler Les Mille et une nuits de Miguel Gomes, lui aussi passé par la Quinzaine en 2015. Mais ici, avec la poésie et l’image flamboyante en moins.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 11
Nadia Roch 16