Beautiful Day (A)

Affiche Beautiful Day (A)
Réalisé par Lynne Ramsay
Titre original You Were Never Really Here
Pays de production Grande-Bretagne, France, U.S.A.
Année 2017
Durée
Musique Jonny Greenwood
Genre Thriller, Drame
Distributeur praesensfilm
Acteurs Alessandro Nivola, Joaquin Phoenix, John Doman, Ekaterina Samsonov, Alex Manette
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 779
Bande annonce (Allociné)

Critique

Dans un Manhattan poisseux de goudron et de sang, nous suivons le parcours d’un ancien Marine engagé pour réparer d’autres enfances aussi meurtries que la sienne, dont celle de Nina (Ekaterina Samsonov), prise au piège d’un réseau de prostitution enfantine. Cet homme de main torturé (Joaquin Phoenix) est en quête d’un rachat par la violence. Mutique et taciturne, il ne s’exprime jamais aussi bien qu’un marteau à la main pour fracasser la tête de ceux qui se mettent au travers de sa route. Seul son comportement avec sa mère parvient-il à lui arracher un peu de tendresse.

«Déconseillé aux personnes nerveuses et impressionnables.» Cet avertissement joint autrefois à la publicité serait bien au-dessous de ce que l’on découvre dans ce film, tant l’horreur et le dégoût sont omniprésents. Parce qu’en vengeant ses commanditaires - on l’appelle pour résoudre une affaire d’enlèvement d’adolescente, avec la consigne de «faire mal» -, ce sont aussi ses propres démons qu’il assomme dans une flaque de pluie mêlée de sang.

On l’aura compris, ce genre de films n’est pas ma tasse de thé, elle serait amère et visqueuse. Cependant faut-il souligner la performance d’acteur de Joaquin Phoenix, dont on connaît le goût pour les rôles à transformation et qui est parfait dans la peau de ce tueur à gages.

Georges Blanc


Joe, vétéran brutal et torturé, a reçu pour mission de retrouver la petite fille d’un sénateur enlevée. Qui sont les ravisseurs ? Quels sont leurs mobiles ? Ces deux questions et bien d’autres resteront sans réponse explicite. Le scénario suggère seulement que le passé, voire l’enfance du redresseur de tort qui utilise avec efficacité un marteau et mime avec humour « le fils à sa maman » de Psychose, sont extrêmement lourds, mais on n’en saura pas beaucoup plus : Joe est un taiseux dont la seule tendresse s’exerce vis-à-vis de sa vieille mère et de la gosse qu’il finit par récupérer.

A part cela, une violence extrême remplace tout dialogue véritable et n’épargne guère le spectateur. L’enfermement de Joe est total, ce que les cadrages ne cessent de souligner. La gosse est d’ailleurs la seule qui serait capable de le faire sortir du cauchemar au quotidien qu’est devenue son existence. « C’est une belle journée. Alors, on y va ? », dit-elle à son « sauveur ». La fin reste donc ouverte : elle s’imposait après une telle horreur.


Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 8
Serge Molla 13