Ouvrir la voix

Affiche Ouvrir la voix
Réalisé par Amandine Gay
Pays de production France
Année 2017
Durée
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 779
Bande annonce (Allociné)

Critique

La réalisatrice Amandine Gay a choisi, pour ce premier long métrage, d’interviewer une vingtaine de femmes d’origine africaine vivant en France, en Belgique ou au Québec (et ayant toujours la nationalité et les racines de ces pays), et propose un film qui n’est d’ailleurs pas un documentaire. Il s’agit simplement, mais c’est déjà beaucoup, d’un film de témoignages.  Séparé en plusieurs chapitres abordant chacun un thème différent, elles vont s’exprimer sur le regard qu’elles ont sur leur pays et ses citoyens, sur leurs expériences, sur le regard des autres qu’elles perçoivent sur elles. Le film est empreint d’une grande tendresse saupoudrée d’humour, grâce au recul qu’ont ces témoignages sur les choses parfois pénibles qu’elles ont dû endurer, notamment à cause du racisme. On parle de communautarisme lorsque plusieurs Noirs forment un groupe. Que dire alors du communautarisme blanc de l’Assemblée nationale?, demande l’une d’elles avec un sourire. Le film est très interpellant lorsque sont pointées du doigt certaines questions qui ont pu leur être posées avec curiosité et bonne foi, et qui dénotent non pas du racisme mais une grande ignorance de la part des questionneurs. D’autres choses sont parfaitement révoltantes comme la discrimination pour l’entrée dans des grandes écoles, malgré des notes dont l’excellence parle d’elle-même.

Un peu trop long, le film souffre surtout de sa dernière demi-heure, beaucoup moins intéressante. En effet, les interviews se concentrent sur des thèmes certes cruciaux tels que l’homophobie, mais qui ne concernent pas que les personnes de couleur. Or, pendant tout le début, leurs réflexions basées sur leur condition de femme de couleur dans un monde de Blancs sont tellement pertinentes, drôles ou pathétiques qu’on a l’impression que la fin ne fait que rallonger le film.

Ouvrir la voix paraît plus approprié pour être diffusé par extraits dans une conférence ou une soirée thématique à la télévision que dans une salle obscure; la démarche n’en est pas moins louable grâce à des témoignages sincères, vécus, profonds et, très souvent empreints d’humour, même s’il est parfois teinté de nostalgie ou de colères.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13