Mélodie (La)

Affiche Mélodie (La)
Réalisé par Rachid Hami
Pays de production France
Année 2016
Durée
Musique Bruno Coulais
Genre Drame
Distributeur jmhdistributions
Acteurs Kad Merad, Samir Guesmi, Slimane Dazi, Tatiana Rojo, Renély Alfred
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 778
Bande annonce (Allociné)

Critique

A presque 50 ans, Simon (Kad Merad), violoniste émérite, peine à trouver un engagement pour une véritable tournée, aussi s’engage-t-il à donner des cours de violon dans une classe-orchestre de 6e d’un collège parisien. Chahut, indiscipline et déprime sont au rendez-vous des premières heures; deux mondes s’y découvrent, ce qui ne se passe pas sans heurt, l’enjeu étant de mener ces jeunes à jouer à la Philharmonie de Paris. Le scénario ne brille pas par son originalité, mais réussit à toucher. Arnold (Renély Alfred), un jeune Africain qu’on n’attendait pas, de mère célibataire et souffrant d’obésité, est fasciné par l’instrument, rejoint la classe et, avec lui, grâce à lui, l’aventure commence. L’enseignant rame, mais découvre un plaisir à côtoyer ses gosses qu’il ne soupçonnait pas.

On est ici dans une sorte de variante des Choristes, mais à l’image moins surannée. Par petites touches, Rachid Hami invite à dépasser les clichés liés au quartier sensible et à tel type de population si souvent ostracisé. De nombreux problèmes sont abordés - trop peut-être -, mais heureusement sans proposer de solution simpliste. Hormis Kad Merad qui incarne avec conviction ce professeur de violon désabusé, les enfants offrent une palette de visages très expressifs que le réalisateur capte sans voyeurisme. Ils parlent peu, sauf lorsqu’ils se laissent aller en matière sexuelle; c’est le temps de l’adolescence naissante où les mots dépassent les actes. Peu de paroles de jeunes donc au profit de regards qui en disent long sur l’espoir de reconnaissance, sur l’incompréhension du monde des adultes, sur le désir d’y arriver, etc. Et lorsque l’envie se fait collective et prend enfin son essor, elle entraîne à d’étonnantes répétitions dans des lieux inédits, mais même «inspirants» relève Simon.

D’aucuns noteront que ce film sans prétention est plein de bons sentiments, c’est vrai; mais s’il rappelle que l’art conjugué à l’amour des êtres peut générer respect et sensibilité, ce n’est pas rien, bien au contraire.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 15