Logan Lucky

Il y a quatre ans, Steven Soderbergh annonçait qu’il renonçait au cinéma et qu’il allait dorénavant se consacrer à d’autres moyens d’expression dont la télévision (rappelons qu’il réalisa l’excellent téléfilm Ma vie avec Liberace, tellement réussi qu’il fut projeté en salles). Il mettait donc un terme à une très belle carrière puisqu’il fut, par exemple, le plus jeune réalisateur à obtenir la Palme d’Or pour un film de fiction.

Soderbergh revient sur sa résolution avec Logan Lucky, dont il raconte avoir lu le scénario par hasard, avoir longtemps cherché qui allait le réaliser avant de se rendre compte qu’il désirait le faire lui-même. Le film est une joyeuse surprise surtout lorsque disparaissent les craintes que l’on avait au début, en découvrant que l’histoire était celle d’un gigantesque hold-up audacieux. Le réalisateur allait-il tenter de s’auto-parodier, ou de réaliser une juteuse opération en reprenant la trame de sa célèbre trilogie des Ocean’s? Et bien non! Car si l’équipe des Brad Pitt, George Clooney et consorts étaient des génies minutieux opérant dans les hautes sphères, les comparses de Logan Lucky sont une bande de bras cassés issus de l’Amérique profonde. Les clichés ne manquent pas (bistrots de routiers dans le désert, bagnoles poussiéreuses et une bande-son géniale pleine de musique country). C’est donc avec beaucoup d’humour, parfois potache mais souvent bien trouvé que le cinéaste concocte cette aventure menée à 200 à l’heure. Les acteurs sont drôles, notamment le toujours excellent Daniel Craig qui s’est amusé à se faire une tronche pas croyable. Si le scénario propose parfois de grosses ficelles, cela fait naturellement partie du cahier des charges de ce genre de comédies policières. Il n’y a pas de gros éclats de rire, mais il règne tout au long de l’histoire l’atmosphère d’une joyeuse bande de loustics qui se fait plaisir et qui emporte l’adhésion d’un public volontiers indulgent devant cette tornade. A noter également, une courte apparition d’Hilary Swank.