Coexister

Affiche Coexister
Réalisé par Fabrice Eboué
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Guillaume Roussel
Genre Comédie
Distributeur pathefilms
Acteurs Ramzy Bedia, Audrey Lamy, Guillaume De Tonquédec, Jonathan Cohen, Fabrice Eboué
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 777
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un producteur de musique dont les affaires vont mal cherche à renouer avec le succès commercial. Ses premières tentatives sont infructueuses, mais il parvient finalement à mettre sur pied un trio assez spécial, constitué d’un rabbin, d’un imam et d’un prêtre… Le ton est immédiatement donné: Coexister sera une comédie, «une comédie philosophique» précise Fabrice Eboué, ancien humoriste à la radio française et sur les scènes parisiennes, et cinéaste d’une quarantaine d’années (auteur du Crocodile du Botswanga - 2012).

Le jeune producteur de musique (Fabrice Eboué) espère que les trois hommes pourront prêcher la tolérance (il faut « coexister ») par l’intermédiaire de leurs chansons, mais il ne sait pas encore que chacun d’eux a un sacré caractère et qu’ils traînent tous les trois quelques secrets peu reluisants derrière eux.
Les acteurs Ramzy Bedia (l’imam), Guillaume De Tonquédec (le curé) et Jonathan Cohen (le rabbin) n’ont rien à se reprocher et campent des personnages pour le moins surprenants, voire décalés: c’est d’ailleurs une des limites de ce film qui égratigne en passant les mondes religieux (et leurs déviances?), qui flirte avec les frontières de l’irrévérencieux et de la parodie grinçante. S’ajoute une bonne dose d’humour, souvent grivois, des scènes crues et des blagues de boulevards. Coexister aurait pu s’orienter vers une histoire d’hommes et d’amitié, mais le réalisateur a choisi une autre optique, celle de faire rire en glissant là-dedans beaucoup de scènes caricaturales.

Si l’équilibre entre les trois personnages est respecté, la réflexion vole pourtant assez bas. Le thème général de la «coexistence» et de la tolérance (religieuse, culturelle et politique) montre parfois le bout de l’oreille, mais c’est un peu tout. Les conflits, parfois violents, sont fréquents, la réflexion sur la cohabitation fait long feu, probablement parce que le réalisateur ne cherche pas à aller trop profond, ni à s’attirer trop de critiques… L’humour se nourrit de propos anticléricaux et de clichés parfois à la limite du racisme, l’actualité est prise en otage pour flatter le spectateur, et l’on avance ainsi dans un scénario linéaire, sans grand point de vue. Le message est franchement léger: instaurer une forme de coexistence pacifique, oui bien sûr, c’est le souhait de chacun, mais les protagonistes se disputent plus souvent qu’à leur tour et ne donnent guère l’exemple. Coexister ne sollicite aucune amorce de réflexion de la part du spectateur, et son écriture n’a vraiment rien d’original.

Quant au choix des toutes dernières images de cette comédie, il est pour le moins contestable.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 8