Vincent

Le cinéma belge réserve souvent d’excellentes surprises. Pourtant, Vincent déçoit. Optant pour la comédie dramatique, il ne réussit pas à lier les deux genres et finit par apparaître saugrenu, malgré de bons comédiens et un joli filmage.

Vincent (Spencer Bogaert) est un jeune suicidaire. Il se défend toutefois contre le diagnostic qu’on lui attribue. Ses tentatives ratées ne naissent pas du désespoir, mais du désir de sauver la planète. Car, selon lui, seule une action forte éveille l’attention. A suivre ses malheurs, on découvre bien vite une famille insolite, dont une tante (Alexandra Lamy) pour le moins extravagante.

La comédie trace de façon caricaturale le portrait de cette famille boiteuse, mais aimante au fond. Derrière une façade de drôlerie, dont l’humour se fait souvent pesant, plusieurs préoccupations se côtoient; par exemple, celle de maintenir liée une famille aussi disparate.

Mais le sujet central est celui de la sortie de l’adolescence, précisément à l’âge, 17 ans, où se trouve Vincent. A cette période de la vie, les soucis du monde se lisent avec une acuité romantique. Vincent dit qu’il est «écologiste et révolutionnaire». L’écologie est un prétexte du moment, l’un de ceux qui ont mis en selle des mouvements comme celui des «Occupy» qu’on a vu fleurir partout, à Genève y compris.

Il y a de cela dans Vincent, pas assez pour en faire une cause, trop pour ne pas y lire le mal-être d’un jeune fourré dans une existence qu’il comprend difficilement. Malheureusement, cela est montré en filigrane et quand on s’en rapproche, le burlesque des situations reprend immédiatement le dessus…