Dernier vice-roi des Indes (Le)

Affiche Dernier vice-roi des Indes (Le)
Réalisé par Gurinder Chadha
Titre original Viceroy's House
Pays de production Grande-Bretagne, Inde
Année 2017
Durée
Genre Drame, Historique
Distributeur pathefilms
Acteurs Gillian Anderson, Om Puri, Hugh Bonneville, Manish Dayal, Huma Qureshi
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 772
Bande annonce (Allociné)

Critique

Faut-il y voir la grande histoire ou une romance historique? Le Dernier vice-roi des Indes est surtout l’expression d’une réalisatrice qui, bien qu’ayant grandi au Royaume-Uni, n’en a pas moins toujours été hantée par la partition, en 1947, de son pays d’origine, l’Inde. Gurinder Chadha a notamment signé Joue-la comme Beckham (2002), qui a rapporté une fortune, et Coup de foudre à Bollywood (2004), tout aussi lucratif. Il n’est pas impossible que sa nouvelle réalisation réjouisse autant les tiroirs-caisses.

Lorsqu’il arrive à Delhi avec le titre de dernier vice-roi des Indes, Lord Mountbatten est chargé de préparer l’indépendance du sous-continent. Mais il tombe en plein chaos, de violents conflits éclatent constamment entre hindous et musulmans.  Représentant la Ligue musulmane, Muhammad Jinnah revendique la fondation d’un Etat, le Pakistan. Nehru chef du parti du Congrès et porte-parole des hindous défend ces derniers, mais préconise une Inde indépendante et laïque. Gandhi plaide en vain pour que l’indépendance indienne devienne pour tous une raison de s’attacher à la paix.

La réalisatrice met agréablement en scène le couple royal, Lord Mountbatten (Hugh Bonneville) aussi épris de justice que son épouse (Gillian Anderson). Elle utilise les décors existants, l’authentique palais du vice-roi et ses fastes, sans aller au-delà de l’enceinte gouvernementale. Mais elle ajoute à la réalité géopolitique une histoire d’amour impossible entre deux des serviteurs indiens, l’ancien policier hindou Jeet (Manish Dayal) et Aalia (Huma Qureshi), fille d’un musulman. Cette petite histoire coiffe la grande d’un mélo inutile et allonge la fin en une aventure peu vraisemblable.

Plutôt que d’y chercher la stricte réalité politique, il faut donc voir Le Dernier vice-roi des Indes comme un spectacle agréable, bien interprété par Hugh Bonneville et Gillian Anderson. Le scénario, adapté de plusieurs romans, dont Freedom at Midnight de Dominique Lapierre et Larry Collins, laisse tout de même entrevoir les erreurs typiques de la décolonisation. Reste à savoir si le grand public ne pourrait pas, de temps en temps, avoir droit aux faits historiques plutôt qu’à la romance…

Geneviève Praplan