Amant d’un jour (L')

Affiche Amant d’un jour (L')
Réalisé par Philippe Garrel
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Jean-Louis Aubert
Genre Drame
Distributeur Zinéma et Grütli
Acteurs Eric Caravaca, Esther Garrel, Louise Chevillotte
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 771
Bande annonce (Allociné)

Critique

Comment faire durer une relation de couple. D’ailleurs, qu’est-ce que la fidélité? Ces questions sont aussi fréquentes qu’il y a d’amoureux, mais Philippe Garrel s’attache à les reposer avec la concision et la sobriété dont il est coutumier.

Jeanne (Esther Garrel) en sanglots et tirant sa valise, sonne chez son père. Elle vient d’être quittée par l’homme qu’elle aime. Son père (Eric Caravaca) l’accueille chaleureusement, mais il n’est pas seul. Ariane (Louise Chevillotte), son élève à l’université, partage sa vie depuis quelques semaines. Les trois personnages s’organisent, Jeanne et Ariane surtout (excellentes comédiennes), toutes deux âgées de 23 ans.

Jean-Claude Carrière et Arlette Langmann ont participé à l’écriture du scénario. Philippe Garrel prend cette histoire dans ce qu’elle a de plus substantiel et l’habille de simplicité, voire de détachement. Il n’y a aucun esthétisme dans le décor; au contraire, les appartements mériteraient un coup de peinture, les rues sont ternes, les protagonistes ne sont pas vêtus par les grands couturiers…

Non, Garrel préfère l’épure car ce qui l’intéresse, c’est cette constance dans la préoccupation amoureuse. S’aimer longtemps. Et même: s’aimer longtemps, mais en toute liberté. Tant que dure l’exaltation, il est facile à chacun de promettre à l’autre l’indépendance dont il a besoin. Et puis, le besoin de liberté prend le dessus et voilà qu’il fissure la belle entente.

Dans L’Amant d’un jour, Philippe Garrel explore cet état de fait à différents niveaux, l’âge et le caractère entre autres, pour aboutir à la mélancolie. La beauté du noir et blanc, ainsi que sa mise à distance d’avec le public, la sobriété des plans, la rigueur du cadre et de l’éclairage sont au service de cette idée.
Pourtant, le film souffre d’une sérieuse lacune, celle de dialogues à peine compréhensibles tant la diction des comédiens laisse à désirer. Ce constat est loin d’être nouveau. Le cinéma québécois ajoute des sous-titres… il faudra bientôt que le cinéma français en fasse autant si les acteurs ne parviennent pas à articuler davantage.

Prix SACD au Festival de Cannes

Voir également le texte d'Adèle Morerod 

 

Geneviève Praplan