Cité perdue de Z (La)

Affiche Cité perdue de Z (La)
Réalisé par James Gray
Titre original The Lost City of Z
Pays de production U.S.A.
Année 2016
Durée
Genre Aventure
Distributeur elitefilms
Acteurs Angus Macfadyen, Sienna Miller, Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Tom Holland
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 767
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après The Immigrant sur l'espoir d'une réfugiée (Marion Cotillard) de trouver en New-York une terre d'accueil, James Gray explore ce sentiment dans un décor autrement sauvage.

Percy Fawcett (Charlie Hunnam), dont le courage et la vertu ne sont plus à prouver, accepte pour laver son nom, souillé par un père alcoolique, de cartographier l'embouchure d'un fleuve en Amazonie. Animé par cette volonté de reconnaissance, il quitte donc femme et enfant. Si la plongée au cœur de la forêt rappelle Aguirre, la colère de Dieu d'Herzog, la folie qui saisit ce dernier au contact prolongé du chaos régnant n'atteint pas Percy qui demeure inchangé.

Avec son assistant (incarné avec sobriété et excellence par Robert Pattinson), ils pénètrent dans la forêt infernale qui leur réserve de nombreuses surprises. Outre les dangers, naît la promesse d'un eldorado au milieu de cet enfer. Convaincu de l'existence de la Cité de Z, Percy sera dès lors obsédé par cette quête. Cherchant un appui financier pour retourner en Amazonie, il devra faire face à l'obstination des savants qui refusent l'idée d'un savoir-faire ancestral aux «sauvages».

Le désir d'abord tout personnel se confondra avec une volonté d'élargir leur esprit étriqué. Hélas, la représentation peu individualisée des Indiens au sein du récit peine à convaincre le spectateur de la sincérité de ce projet. L'enchaînement narratif offre par contre ingénieusement un contrepoint à leur discours colonialiste. Avec l'éclatement de la Première Guerre, la sauvagerie projetée sur l'autre se manifeste brutalement au cœur de l'Europe. Face à la destruction du Vieux Continent, la recherche de la Cité de Z prend alors une valeur métaphorique: qu'elle existe importe finalement peu, elle donne un sens à une existence qui en est désormais dépourvue.

Sabrina Schwob