Jeune Fille et son Aigle (La)

Affiche Jeune Fille et son Aigle (La)
Réalisé par Otto Bell
Titre original Eagle Huntress (The)
Pays de production Mongolie
Année 2016
Durée
Genre Aventure, Documentaire, Famille
Distributeur praesensfilm
Acteurs Daisy Ridley
Age légal 6 ans
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 766
Bande annonce (Allociné)

Critique

Etre dresseur d’aigle et chasseur en Mongolie, c’est un métier d’homme. Depuis toute petite Aisholpan assiste son père Nurgaiv qui entraîne ces rapaces. A treize ans elle décide elle aussi, avec la complicité paternelle, de capturer un jeune aigle, de l’adopter et d’en faire un chasseur de renards. Le cinéaste Otto Bell suit le parcours d’Aisholpan qui deviendra, dit-on, l’une des premières «chasseresses» de son pays.

La jeune fille fait partie d’une famille de nomades kazahks éleveurs de bétail qui passent l’été dans une yourte dans les montagnes de l’Altaï et l’hiver dans un village. Elle va à l’école – ses résultats sont excellents, elle veut devenir médecin. Les hommes de sa famille sont chasseurs à l’aigle depuis sept générations et elle veut suivre leurs pas, même si la communauté locale, majoritairement masculine, manifeste un certain scepticisme. Elle participera au championnat du Festival annuel des Aigles royaux, qu’elle remportera d’ailleurs, son aiglon ayant établi un nouveau record de vitesse. Après la compétition – c’est la dernière partie du film – elle décide de parfaire sa formation avec son père en voyageant durant l’hiver dans les montagnes et en chassant le renard.

Présenté en «première» en ouverture du FIFF il y a dix jours, La Jeune Fille et son Aigle est un documentaire (Aisholpan et son père Nurgaiv jouent leurs propres rôles), mais certaines parties du film ont sans doute été remises en scène pour la clarté du récit. Ce long métrage du réalisateur américano-britannique Otto Bell bénéficie d’une technologie filmique pointue (utilisation de drones dans le survol des montagnes, des plaines et des protagonistes qui se déplacent dans ces décors fabuleux). Les gros plans, la «voix off» explicative et les dialogues témoignent d’un savoir-faire cinématographique évident,  proche parfois de la fiction. Une des qualités de ce document est de savoir entretenir l’attention du spectateur : le rythme narratif est bien trouvé, la découverte d’une Mongolie peu connue est intéressante (on aurait souhaité peut-être une description plus marquée de son organisation sociale et culturelle, tout comme aussi celle de la communauté kazakh locale et de la condition féminine dans cette région du monde). La musique «pop» peut déconcerter, mais elle ne gêne pas. Les plans sont superbes, le contexte narratif est plein de surprises ett le film une jolie réussite.

Serge Molla