Sette Giorni

Chiara (AlessiaBarela) et Ivan (Bruno Todeschini) se rencontrent à Levanzo (île de Sicile) où ils débarquent pour organiser les préparatifs du mariage de proches. Dans ce décor enchanteur, propice à l’oubli du quotidien, nos deux protagonistes attirés l'un par l'autre succombent rapidement au désir. Cependant, Ivan, qui consume les relations avant "de perdre", impose une condition: l'aventure ne durera que le temps du séjour, avant l'arrivée des invités. Parmi eux Stefano, marié depuis quinze ans à Chiara. Mais une passion naissante peut-elle se confiner à ces limites?

Avec tact, le montage souligne l'éphémérité de ce bonheur (et de ces drames), en faisant durer les séquences moins longtemps qu'attendu. A d'autres occasions, des inserts de plans sur le décor interrompent notre immersion dans leur romance.

Le questionnement central du film tourne autour des conditions de possibilités d'une pérennité de l'amour. Plusieurs points de vue nous sont présentés, de personnes âgées dont l'interaction repose essentiellement sur la dispute aux jeunes mariés. Le regard d'Ivan évolue au cours du récit et donne un sens à l'ordre de leur apparition dans le récit. La vivacité des sentiments qu'il éprouve modifie son rapport à son environnement: il se libère de sa solitude pour s'ouvrir aux autres.

Si Sette Giorni se heurte à plusieurs écueils – lourdeurs symboliques de quelques scènes, dialogues qui sonnent faux, un scénario parfois cousu de fils blancs –, on succombe néanmoins au chant de ses sirènes. La musique, toujours excellente et diversifiée, interagit judicieusement avec l'image, par emphase ou contrepoint de celle-ci. On pense particulièrement aux scènes de chants populaires qui suspendent la narration ou encore à la belle voix de Lhasa del Sela que Chiara écoute avant de se décider à rejoindre Ivan pour la première fois. L'image révèle la beauté du paysage, qui au fur et à mesure du récit semble contrasté avec l'humeur de ce dernier. Cette inadéquation atteint son paroxysme lors de la cérémonie de mariage, où seul, il ne semble parvenir à l'euphorie générale.