Barakah meets Barakah

Affiche Barakah meets Barakah
Réalisé par Mahmoud Sabbagh
Titre original Barakah YogabilBarakah
Pays de production ArabieSaoudite
Année 2016
Durée
Genre Comédie
Distributeur trigonfilm
Acteurs Hisham Fageeh, Fatima Al Banawi, Sami Hifny, Khaira Nazmi, Abdulmajeed Al-Ruhaidi
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 765

Critique

Il n’y a qu’une salle de cinéma en Arabie Saoudite. On regarde les films à la télévision et par l’internet. La production cinématographique y était inexistante jusqu’à Wadjda, sorti en 2013. La réalisatrice Haifaa Al Mansour y raconte l’histoire d’une fillette prête à tout pour obtenir un vélo, alors que ce dernier est interdit aux femmes.
Barakah meets Barakah est le deuxième long métrage saoudien officiel. Il a été montré au Festival de Berlin 2016 et y a obtenu le Prix du Jury œcuménique. C’est une victoire pour son auteur, Mahmoud Sabbagh, considéré dans son pays comme un pionnier du cinéma. C’est aussi une victoire pour la population saoudienne qui, à travers un film comme celui-ci, peut faire entendre sa voix dans le monde.

Barakah (Hisham Fageeh) travaille comme agent de police à la Municipalité de Djeddah. Issu d’un milieu pauvre, il est amoureux de Bibi (Fatima Al Banawi) qui, elle, vit avec ses parents adoptifs très riches, arborant la vulgarité des parvenus. Barakah est un jeune homme simple et respectueux des lois, même s’il en souffre. Bibi, star des réseaux informatiques, est plus émancipée. Le couple doit user de toutes les astuces pour pouvoir se parler.

Le sujet est grave. PourtantSabbaghpréfère opter pour la comédie, «comme une tactique.» Avec ce genre, «on touche davantage le cœur des gens.» Signant un scénario inventif, sans jamais alourdir son propos, il évoque une façon de vivre usée par les tracasseries constantes, où rien n’est anecdotique. De fait, malgré le ton léger et drôle, tout pousse à imaginer, au-delà des protagonistes, la jeunesse saoudienne cernée par les interdits.

L’utilisation forcenée des réseaux informatiques est une manière de s’émanciper. Elle amène d’autres situations cocasses, comme le portrait de Bibi limité au bas du visage. Et si, bien que montrant une répression amère, la satire est plutôt joyeuse, c’est que Mahmoud Sabbagh a voulu rappeler que dans son pays, quelles que soient les contraintes, on continue à travailler, à faire du théâtre ou à s’aimer, comme d’authentiques êtres humains.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Georges Blanc 10
Antoine Rochat 15