Loving

Affiche Loving
Réalisé par Jeff Nichols
Titre original Loving
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2016
Durée
Musique David Wingo
Genre Drame, Romance
Distributeur frenetic
Acteurs Marton Csokas, Joel Edgerton, Ruth Negga, Nick Kroll, Jon Bass
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 763
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cela se passe il y a quelque soixante ans, mais les choses ont-ellesvraiment changé? Aux Etats-Unis, la haine raciale couve toujours. Si bien qu’il n’est pas dépaysant de revenir en 1958 pour découvrir ce que vivent Richard (Joel Edgerton) et Mildred Loving(Ruth Negga). Natifs de l’Etat de Virginie, ils sont allés se marier à Washington «pour éviter les formalités». En réalité, elle est noire et il est blanc; là où ils vivent, il leur est interdit de se marier, encore moins d’avoir des enfants, des «bâtards».

Richard et Mildred s’aiment et affrontent la loi. Peu à peu, ils feront de leurs difficultés un combat contre le racisme qui ouvrira une page plus claire dans l’histoire étasunienne. C’est ce que Jeff Nicholson met en scène avec maîtrise. Sans mièvrerie, il évoque le couple historique dans la simplicité de son quotidien, se garde d’exagérer les larmes, compte sur ses deux excellents acteurs pour faire comprendre la douleur de l’impuissance.

«J’ai été frappé par la simplicité de leur histoire d’amour, d’une grande pureté», admet le réalisateur. C’est aussi ce qui frappe dans son film, cette simplicité qui durcit le contraste entre les sentiments exemplaires du couple et la haine raciale qui veut diriger sa vie.

Rien d’autre n’est montré que l’essentiel, mais les symboles en disent longs. Ces larges prairies, ces champs de maïs qui s’élargissent à l’écran, pour évoquer le bonheur de la campagne, s’étrécissent à la ville en un carré de mauvaises herbes au pied d’un arbre… Les images sont assez riches pour nourrir les ellipses, le récit peut avancer sans se laisser distraire, ni perdre le fil.

Nichols ne sort pas de son sujet, ne transforme pas le drame du couple en démonstration contemporaine. En revanche, il choisit un leitmotiv pour rappeler la triste pérennité de la lutte contre le racisme. Richard est maçon. On le verra dans tout le film construire des murs. Ceux de l’esprit buté des hommes, ceux aussi des maisons qui protègeront et dans lesquelles on pourra vivre heureux… Or les maisons ne sont jamais terminées;elles sont la métaphore du travail incessant à réaliser brique après brique pour exterminer la haine raciale. Les Loving en ont fait leur part.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Serge Molla 17
Antoine Rochat 17
Anne-Béatrice Schwab 16
Georges Blanc 15