Empereur (L'). La Marche des pinguins 2

Affiche Empereur (L').  La Marche des pinguins 2
Réalisé par Luc Jacquet
Pays de production France
Année 2016
Durée
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Commentaires de Lambert Wilson
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 763

Critique

Avec L'Empereur, Luc Jacquet réalise, treize ans après, une suite à son célèbre docu-fiction La Marche de l'empereur. On se souvient du succès retentissant de celui-ci et du mélange novateur entre d'images documentaires et de leur fictionnalisation (principalement par la médiation de trois voix associées à chacun des  protagonistes manchots).

Ce second volet s'inscrit dans la continuité du précédent: en Antarctique, les manchots empereurs, pour des raisons qu'on ignore, se reproduisent à des kilomètres de la mer, élément dans lequel ils évoluent avec une grande aisance. Sur la banquise, ils s'exposent pendant l'hiver à des conditions climatiques extrêmes et doivent pour assurer la survie de leur progéniture s'approvisionner en retournant à tour de rôle pêcher et ce jusqu'à l'indépendance du poussin. Plus des trois-quarts du film se concentre sur cette période de la vie du bébé manchot, présenté en flash-backs ordonné sans cohérence; le dernier quart porte sur sa première marche jusqu'à la mer.

Les reproches adressés au premier volet s'applique également ici: afin d'individualiser la famille nucléaire, le film recourt à un anthropomorphisme excessif. Si les gros plans sur la "star" poussin donnent à sourire, par sa singulière ressemblance avec des acteurs qui prennent la pose,  les ralentis, la musique et surtout la voix de Lambert Wilson qui commente les scènes agacent. Au lieu de laisser place à l'imagination du spectateur, elle l'entrave par une interprétation psychologisante de leur comportement, calqué sur le modèle humain.

Quant à la conduite du récit, elle imite les modèles narratifs habituels mais sans convaincre: aucune tension n'est ressentie, les "obstacles" n'en sont pas et le ralenti en plan serré sur le poussin tombant dans une flaque ne parvient pas à nous émouvoir. Ces artifices n'auraient pourtant pas été nécessaires: le plaisir naît des moments de simple observation, par exemple de leur manière gauche de se mouvoir ou de la grâce de leur danse aquatique. Une belle photographie et l'abstraction de certains plans, où les jeux de lumière et la forme des éléments suspendent la narration, compensent en partie ces défauts et constituent un bon remède contre l'ennui.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 9