Hedi

Affiche Hedi
Réalisé par Mohamed Ben Attia
Pays de production Tunisie, Belgique, France
Année 2016
Durée
Genre Drame, Romance
Distributeur xnix
Acteurs Majd Mastoura, Rym Ben Messaoud, Sabah Bouzouita, Hakim Boumessoudi, Omnia Ben Ghali
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 760
Bande annonce (Allociné)

Critique

La ville tunisienne de Kairouan, peu après le printemps arabe. Hedi (Madj Mastoura), la trentaine, agent commercial pour Peugeot, doit se marier très prochainement avec Khedija (Omnis Ben Ghali). Alors que les préparatifs de ce mariage «arrangé» sont presque achevés, Hedi apprend qu’il ne pourra pas partir en voyage de noces : son patron l’envoie en effet à Mahdia, sur la côte, à la recherche de nouveaux clients. Dans l’hôtel où il débarque,Hedi fait la connaissance de Rim (Rym Ben Messaoud), une femme indépendante, légèrement plus âgée que lui et animatrice des lieux. C’est le coup de foudre.

Jusque-là l’intrigue avance sans surprises, avec un petit côté programmé. Mais à partir du moment où Hedi revient dans sa famille, l’intérêt grandit. D’abord personnage assez immature et introverti,Hedi supporte de moins en moins une mère autoritaire et respectueuse des conventions sociales. Alors qu’il semblait prêt à accepter ce mariage, il commence à hésiter.

Le cinéaste Ben Attia ne prend pas parti, se bornant à décrire le parcours subitement chahuté de Hedi, et cela sans trop caricaturer son entourage. Une tension souterraine s’installe, le héros a des difficultés à s’affranchir du joug familial. Un seul affrontement trèsmvif aura lieu avec sa mère : après ce face-à-face on croit que Hedi a fait le pas, mais…

Présenté en compétition lors du dernier Festival de Berlin (Prix d’interprétation masculine et Prix Premier Film), Hedi est un drame sensible, bien maîtrisé, sans fausse note. Le film insiste sur le côté inextricable de la situation personnelle du héros, mais sans vraiment aborder de face la question de l’existence de ces deux mondes parallèles et cloisonnés. Le protagoniste principal va-t-il suivre son cœur ou les règles «raisonnables» de la société tunisienne dans laquelle (et grâce à laquelle) il vit ?

La mise en scène, très sobre, suit Hedi de près. Des plans serrés le cadrent de façon permanente, essayant de capter ses émotions intérieures, ses hésitations entre résignation et volonté d’autonomie. Un petit vent de liberté souffle dans ce premier long métrage du réalisateur Ben Attia. Portrait très humain – donc universel – d’un jeune Tunisien, Hedi est un film intéressant et l’interprétation des deux protagonistes remarquable.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Georges Blanc 11
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 16