Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté

Affiche Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté
Réalisé par Nicolas Wadimoff
Pays de production Suisse
Année 2016
Durée
Genre Documentaire
Distributeur frenetic
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 758

Critique

«Il regarde tout ce que j’écris. Il est ma conscience politique», rappelle d’emblée Jean Ziegler dans le documentaire que le cinéaste Nicolas Wadimoff lui a consacré. Le sociologue, écrivain, politicien et infatigable révolté genevois a rencontré le Che en 1964. Lorsqu’il a voulu le suivre en Amérique latine où il allait faire la révolution, le Commandante a refusé, lui rappelant que chaque homme doit se battre là où il est né. Une mission que Jean Ziegler a poursuivie tout au long de sa vie: lutter contre le capitalisme et les vautours de la finance et contre la faim dans le monde. «La faim, c’est le crime organisé», affirme-t-il avec conviction, comme il le fait à l’ONU en tant que rapporteur.

Le cinéaste genevois ne fait pas de cadeaux à son ancien professeur d’université et montre les contradictions du vieux marxiste, son côté un peu cabotin et ses failles, ses peurs, notamment face à la mort. «Je veux mourir vivant», dit Jean Ziegler alors qu’il a 82 ans lors du tournage du film. Et d’évoquer Dieu qui, dit-il, lui a donné une mission à sa naissance. Cette irruption de Dieu dans le discours de Ziegler montre une facette étonnante et méconnue de l’homme. Nicolas Wadimoff a suivi le politicien et sa femme Erica à Cuba où le pourfendeur des ploutocrates se sent comme un poisson dans l’eau. Il trouve le peu de voitures et le calme de la rue parfaits. La révolution castriste a réussi, estime-t-il. Il salue son système hospitalier qu’il a eu l’occasion de tester à cause d’un malaise subit dont a été témoin le cinéaste. Il ne veut pas voir ce qui ne fonctionne pas, ferme les yeux sur les aspirations à la liberté de la jeune génération cubaine. Il cause, il cause, et sa femme, professeur d’histoire de l’art, sourit, n’ayant pas beaucoup de place pour s’exprimer, elle. Parfois elle le ramène sur terre avec tendresse. Nicolas Wadimoff ne craint pas d’interpeller Jean Ziegler sur ses entêtements dogmatiques et ne se contente pas de réaliser un simple hommage à l’homme qu’il filme. Mais écouter Jean Ziegler pendant une heure et demie, qu’on soit partisan ou détracteur de l’homme, c’est un peu…long!

Appréciations

Nom Notes
13
Anne-Béatrice Schwab 16
Nadia Roch 15