Docteur Jack

Affiche Docteur Jack
Réalisé par Benoît Lange
Pays de production Suisse
Année 2016
Durée
Musique Kevin Queille, François Bernheim
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Avec Jack Preger
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 755

Critique

Les rues encombrées de Calcutta ; un vieil homme marche lentement devant la caméra. Depuis plus de trente ans, le docteur Jack Preger soigne, conseille et sauve des gens dans les endroits les plus pauvres de la capitale. Malgré les nombreuses oppositions de la part des autorités, il a réussi à imposer la « street medicine » ou médecine de rue pour des individus complètement négligés par la société.

L’épopée chaotique de cet homme de 84 ans, fermier devenu médecin par révélation, juif converti au catholicisme par conviction, Irlandais exilé au Bangladesh puis à Calcutta par engagement, nous est racontée par quelqu’un qui fut un temps à ses côtés, le photographe Benoît Lange. C’est dans la volonté de rendre hommage à l’homme derrière l’histoire que le réalisateur s’est lancé dans cette entreprise. Toutefois, la dimension personnelle sert avant tout de porte d’entrée à une exploration du travail mené par Jack Preger. A travers une structure finalement assez classique et discrète nous sont donc révélés les gestes et les êtres qui peuplent le quotidien de son action. En effet, le docteur n’est pas seul ; il a su, au fil des années, s’entourer de gens volontaires et engagés, quand bien même il lui est souvent difficile de devoir négocier ou tout simplement demander de l’aide. Si Jack Preger est un esprit déterminé, rude parfois dans son rapport aux autres, il est toujours à l’écoute des plus démunis et ceux qui l’accompagnent savent se plier à ses humeurs avec bonne grâce. Pour cela, les scènes qui le mettent en présence de sœur Cyrille, fidèle soutien à la cause du docteur, débordent de complicité et de taquinerie. C’est d’ailleurs une des qualités du film, de laisser les protagonistes exister devant la caméra, avec toute leur gêne, leur volubilité ou leur indifférence.

Enfin, devant ces personnes qui s’engagent, vivent, luttent dans ces lieux inondés par la maladie et la pollution, nous est rappelée une réalité qui apparaît toujours bien lointaine, étrangère et qui pourtant représente le quotidien de gens qui nous ressemblent tant, qu’ils soient mari et femme, jeune étudiante des bidonvilles ou visage dans la foule. Quel engagement peut être suffisant face à cela ? Cette question esquissée par le film paraît sans limite, puisque même Jack Preger confesse ses doutes de n’avoir pas assez fait. Peut-être qu’il s’agit justement de continuer à avancer, même à tout petits pas…

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 14
Philippe Thonney 15