Lendemain (Le)

Affiche Lendemain (Le)
Réalisé par Magnus von Horn
Titre original Efterskalv
Pays de production Pologne, Suède, France
Année 2014
Durée
Genre Drame
Distributeur inconnu
Acteurs Ulrik Munther, Mats Blomgren, Alexander Nordgren, Wieslaw Komasa, Loa Ek
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 751
Bande annonce (Allociné)

Critique

A bien des égards, ce film (adapté d’une histoire vraie) du suédois Magnus Von Horn rappelle La chasse (2012), de son voisin danois Thomas Vinterberg. On y trouve la même paranoïa, le même malaise, la même critique des "honnêtes gens" qui s’avèrent être mesquins et cruels. Le film démarre sur la sortie de prison de John, un adolescent de 15 ans terminant de purger une longue peine pour un crime sordide qui nous sera progressivement dévoilé. Mais au fond, John, comme le héros de La chasse, est une victime. Certes, il a bel et bien commis le crime dont on l’accuse. Mais alors qu’il n’aspire qu’à rentrer chez lui et à bénéficier de son droit de reprendre sa vie, il n’est confronté qu’à des gens qui n’ont pas oublié, pas pardonné, et qui ne lui laisseront jamais la moindre chance. Que ce soit dans son école ou dans ses loisirs, il va comprendre qu’il ne pourra pas faire comme si, et qu’il doit assumer et regarder son passé en face.

La réussite du film tient au soin apporté à la construction des personnages, y compris les secondaires, et à la grande qualité de tous les acteurs. Ulrik Munther, qui interprète le rôle principal et qui est aussi un musicien adulé par les ados suédois, est étonnant de retenue, de violence cachée et de résignation. Il réussit à attirer beaucoup de pitié et de sympathie. De belles scènes, le montrant en famille ou avec la seule jeune fille qui n’a pas peur de lui, nous montrent à la fois l’espoir et l’inextricable de la situation.

L’écriture et la mise en scène, imposant parfois des lenteurs vraiment excessives, sont responsables de plusieurs baisses de tension, notamment dans les scènes montrant le personnage du grand-père qui, finalement, n’apporte rien au récit et semble de trop. Malgré ces quelques moments de flottement, Le lendemain est un film intéressant et fort, qui confirme une tendance que l’on constate depuis quelques années dans les domaines de la littérature, du cinéma ou des séries télé : les auteurs scandinaves battent des records de qualité, de culot et d’intelligence.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 15
Antoine Rochat 15