Stefan Zweig, adieu l’Europe

Le mal du pays n’a jamais quitté l’écrivain juif autrichien Stefan Zweig forcé de s’exiler en 1934 en pleine montée du nazisme, d’abord à Londres, puis à Rio de Janeiro. La réalisatrice Maria Schrader raconte son exil au Brésil, qui accueillit bon nombre de réfugiés, sa participation à Buenos Aires à un congrès d’écrivains, le Pen Club international, attaché aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté qu’il défendit sans relâche. Il donna des conférences, notamment à New York. Effondré par la guerre qui ravageait l’Europe et signait la fin de tous ses rêves humanistes, Stefan Zweig écrivit dans ses mémoires intitulées «Le monde d’hier, souvenirs d’un Européen» : «J’ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison…».

L’écrivain humaniste à qui l’on doit aussi un récit éclairant sur l’affrontement entre Castellion et Calvin, « Conscience contre violence », finit par se suicider avec sa seconde épouse en 1942. Elégant mais très austère, le film restitue avec justesse la pensée, plus actuelle que jamais, de Stefan Zweig, incarné avec finesse par l’acteur autrichien Josef Hader. Mais les discours au cinéma, c’est un peu long. On préférerait les lire à son rythme plutôt que de les subir à l’écran.