Above and Below

Prix du cinéma suisse pour le meilleur documentaire, le meilleur montage et le meilleur mixage son, ce film a conquis le public suisse alémanique. Le parti du réalisateur est d’aller à la rencontre de personnages atypiques, vivant dans des endroits non conventionnels aux Etats-Unis. Ainsi, Nicolas Steiner a vécu durant trois ans avec April, David, le coupe Rick et Cindy, Lalo appelé « le parrain »  pour narrer leur histoire. De cette expérience, il dit par ailleurs : « leur combat quotidien pour survivre m’a incité à leur donner une voix et un visage. Au départ, c’était la seule chose que je pouvais vraiment leur offrir. Je pouvais m’identifier à leur quête et à l’état de fuite dans lequel ils se trouvent ».

Si le but de ce voyage est louable, il n’est par contre pas totalement maîtrisé. En effet, ce documentaire est scénarisé et le cinéate fait des choix de mise en scène sans les expliquer. On comprend que ces personnages sont cabossés par la vie et par la société, en pleine apocalypse industrielle. L'environnement est difficile, fait de misère et de pauvreté. Tout semble désespéré. L'espèce humaine est en perdition : les protagonistes manquent de repères et sont complètement livrés à eux-mêmes dans une médiocrité qui fait peur. Malgré un travail magnifique sur la photographie et une musique intéressante, on reste sur sa faim, sans comprendre pourquoi un tel basculement dans l’existence de ces gens. Leur destin nous interpelle mais au final, la lassitude l’emporte… dommage !