Truman

Affiche Truman
Réalisé par Cesc Gay
Pays de production Espagne, Argentine
Année 2015
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur elitefilms
Acteurs Javier Cámara, Dolores Fonzi, Eduard Fernàndez, Alex Brendemühl, icardo Darin
Age légal 12 ans
Age suggéré 4 ans
N° cinéfeuilles 743

Critique

Présenté au dernier festival de Zürich, vainqueur de l’équivalent espagnol des Césars (Goyas) pour le meilleur film, meilleur scénario, meilleur réalisateur, meilleurs acteurs principal et secondaire, ce film est une véritable balade dans la tendresse.

Deux ans après Les Hommes, de quoi parlent-ils (2014), nous retrouvons le tandem Ricardo Darin et Javier Camara, pour notre plus grand bonheur. Les deux acteurs sont tout simplement prodigieux, tant par la justesse de leur jeu que par leur présence à l’écran.

Mais revenons sur l’intrigue: Tomas (Javier Camara), vivant au Canada, rend visite à son ami Julian Madrilène (Ricardo Darin) en Espagne. Ce dernier, atteint d’un cancer incurable, partage avec son copain de toujours ses derniers moments d’existence

Si le sujet est lourd, la réalisation, tout en nuance et en subtilité, offre une certaine légèreté empreinte de tendresse et de mélancolie, évitant ainsi le piège des violons lyriques destinés à tirer les larmes de manière artificielle. Le sujet de la mort est abordé avec vérité et justesse, sans tabou. Par cette simplicité, le film désarme le spectateur, l’émeut par une histoire rendue encore plus belle par sa sincérité. Humain avant tout, sobre dans le récit, Truman est un véritable hymne à l’amitié, cette amitié authentique qui fait que deux êtres se livrent sans détour, capables d’affronter les moments les plus difficiles par simple affection, par générosité, faisant passer les problèmes de l’autre avant ses propres inquiétudes.

Cesc Gay s’est inspiré de sa propre expérience, à savoir la perte de sa mère. "C’est sans aucun doute cette expérience qui m’a poussé à parler de ce que je venais de traverser. C’était peut-être un peu osé de ma part, mais j’avais besoin d’expliquer ce que j’avais vu et ressenti durant cette période", confie-t-il. "Les mois suivants, je me suis retrouvé à tenir un journal sur lequel je reportais chaque situation, chaque réaction et chaque émotion vécue par ma mère, par moi, ma famille ou mes amis tout au long de la maladie et de son inéluctable issue".

Ce long métrage attendrit, amuse même et enchante un spectateur qui oscille en permanence entre le rire et le chagrin. Une œuvre qui fait du bien tout en nous obligeant à regarder à l’intérieur de nous-mêmes et à affronter cette difficile réalité : tout a une fin, nous ne faisons qu’un bref passage sur terre. Ce constat nous rappelle l’humilité, et la nécessité de se préparer à ce grand départ avec sérénité, afin d’être en paix avec soi et avec les autres. Une belle leçon de vie et de courage!

Nadia Roch

Appréciations

Nom Notes
Nadia Roch 18
Georges Blanc 17
Anne-Béatrice Schwab 18