Médecin de campagne

Il existe une sorte d’histoire qui se fonde sur la rivalité entre l’ancien et le nouveau, l’homme et la femme, l’érudit et l’ignorant, bref, entrele «fort» et le «faible»… Systématiquement, l’enjeu consiste à faire triompher le second du premier. Médecin de campagne est de cet ordre-là.
Jean-Pierre (François Cluzet) soigne les villageois d’une jolie campagne depuis plus de trente ans.  Il ne compte pas ses heures et consacre ses journées à écouter les soucis des uns et des autres, à adapter à chacun le traitement qui lui convient le mieux. Il est certain qu’à l’hôpital, on n’a pas le temps de servir aussi bien ses patients. C’est ce qu’il explique à Nathalie (Marianne Denicourt), venue pour le soulager. Le conflit est là, sous-jacent. Or Jean-Pierre est épuisé et sérieusement malade…

Médecin lui-même, le réalisateur se plait à filmer le milieu médical. «Je voulais me centrer sur une communauté, sur les moments de vie qui l’animent, la transforment.» Il a cherché une campagne qui se prête à la généralisation et y a installé son tournage. Tout le film est empreint de son intérêt pour les gens, son empathie, sa chaleur humaine.

Pour autant, ce film n’apporte pas d’innovation. Il raconte de façon classique une histoire plutôt convenue, dont la fin est trop précipitée. Il pourrait se ranger dans la catégorie des sympathiques petits films de télévision. On en retiendra donc surtout ce regard généreux sur une population que Thomas Lilti a su peindre loin des clichés du star-system.