Eau argentée, Syrie, un autoportait

Affiche Eau argentée, Syrie, un autoportait
Réalisé par Mohammed Ossama, Wiam Simav Bedirxan
Pays de production France, Syrie
Année 2014
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Adok Films
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 721

Critique

Exilé en France depuis mai 2011 pour avoir critiqué le régime de Bachar el-Assad, le réalisateur syrien Ossama Mohammed s’est efforcé de suivre à distance, à travers des vidéos envoyées par des cinéastes amateurs et filmées le plus souvent à l’aide de téléphones mobiles, le déroulement de la révolution syrienne.

En décembre 2011 une jeune cinéaste kurde, Simav (son nom signifie «eau argentée»), lui propose sa collaboration. Avec les documents pris sur le vif qu’elle lui envoie depuis Homs Ossama Mohammed nous livrera Eau argentée – Syrie autoportrait, un documentaire étonnant, dérangeant, difficilement supportable. Le cinéaste en exil confie, face aux documents vidéo qui défilent, son désarroi, son impuissance, sa colère.

Premières manifestations populaires (avec leurs martyrs), bombardements et bâtiments éventrés, coups de feu et combats de rue, tortures de prisonniers, appels d’insurgés à l’adresse de l’armée de Bachar, témoignage d’un déserteur, Eau Argentée s’organise autour de différents thèmes qui s’entrecroisent. Les images sont fortes, parfois terrifiantes: une marée humaine grossit, puis se disperse sous les tirs de l’armée; un  adolescent prisonnier est contraint de lécher les bottes de son gardien; de la neige tombe sur un cercueil ouvert… Derrière ces séquences, toutes d’un réalisme souvent brutal, il y a le regard d’Ossama Mohammed qui les relie, les annonce, les démonte. Avec la cinéaste Simav – plongée, elle, dans le conflit –, il entretient un dialogue constant et tente d’arracher à toute cette horreur quelques signes d’espoir et d’encouragement à tenir bon. S’installe une forme de correspondance, de puissant journal intime à deux voix, à des milliers de km de distance.

Ce long métrage adopte la forme du combat politique, avec des images accompagnant la chronologie des événements tragiques que l’on sait.
Présenté à Cannes l’an dernier (en séance spéciale), le film des deux cinéastes tente de dépasser les événements sanglants. La voix d’un gamin orphelin se perd : « On dirait la mort, dit-il, mais avec de la lumière». L’enfant connaît les lieux risqués qui l’entourent, où des snipers l’attendent…

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 17
Nadia Roch 15