The Salvation

Affiche The Salvation
Réalisé par Kristian Levring
Pays de production Danemark, Grande-Bretagne, Afrique du Sud
Année 2014
Durée
Musique Kasper Winding
Genre Western
Distributeur praesensfilm
Acteurs Eric Cantona, Mads Mikkelsen, Mikael Persbrandt, Eva Green, Jeffrey Dean Morgan
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 708
Bande annonce (Allociné)

Critique


En 1870, le colon Jon (Mads Mikkelsen, excellent), un Danois exilé en Amérique, accueille son épouse et son fils qui le rejoignent dans le Wild West. Mais tout se gâte… Sa famille est massacrée et Jon décidede se venger : il aura à affronter à lui seul une communauté entière, lâche, corrompue et sous l’emprise d’un bandit nommé Delarue (JeffreyDean Morgan) à la tête d’une bande de hors-la-loi. La guerre sera totale, mais le combat inégal : le frère de Jon sera abattu, les autorités du village laisseront faire…

Pour le réalisateur danois Kristian Levring, l’Ouest américain a été conquis par des colons européens. Le western l’est donc aussi et les références filmiques seront à chercher du côté de Sergio Leone plutôt que de John Ford (certains éléments de l’intrigue rappellent d’ailleurs Il était une fois dans l’ouest). Gueules patibulaires, village (pauvre) balayé par les vents, salon squatté par un gang, The Salvation (tourné en Afrique du Sud!) ne laisse planer aucun doute : on sera proche, comme chez Leone, d’une forme de violence graphique en même temps que d’un certain mutisme des personnages. Une veuve, belle silhouette incendiaire incarnée par Eva Green, a d’ailleurs eu la langue coupée… Tous les ressorts du western – on est proche del’exercice de style - ont été convoqués : il s’agira avant tout de vengeance personnelle, de ventes de terrains et de spéculations immobilières, de l’expansion ferroviaire régionale et de relations amoureuses le plus souvent contrariées.

L’écriture du film est parfaitement maîtrisée : beauté visuelle, cadrages originaux et tirés au cordeau, plans surprenants, inserts de détails, musique adéquate, montage en parallèle subtil, sens de l’ellipse, tout cela fait regretter que la violence des derniers et longs affrontements soit si rude. Le réalisateur répliquera sans doute qu’il s’agit-là d’une image de notre monde – le western, on le sait, l’a toujours été – et d’un tableau désabusé de sa violence quotidienne…


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 10
Daniel Grivel 12
Nadia Roch 16
Anne-Béatrice Schwab 16