Boyhood

Affiche Boyhood
Réalisé par Richard Linklater
Pays de production U.S.A.
Année 2014
Durée
Genre Drame
Distributeur universal
Acteurs Patricia Arquette, Ethan Hawke, Ellar Coltrane, Lorelei Linklater, Charlie Sexton
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 707
Bande annonce (Allociné)

Critique

Pendant douze ans, le cinéaste a tourné chaque été quelques séquences de sa fiction avec les mêmes comédiens que l’on voit évoluer, changer d’allure au fil des ans et vieillir sous nos yeux. Son scénario se nourrit des choses de la vie, des relations du jeune Mason avec ses parents divorcés, surtout avec sa mère (Patricia Arquette) qui galère pour élever ses deux enfants tout en suivant une formation universitaire, qui se remarie avec un homme alcoolique et violent, cauchemar pour les enfants.
Le cinéaste a choisi de donner à voir des moments simples et anodins de la vie, évitant les clichés éculés sur l’adolescence et préférant s’attacher à la formation de lapersonnalité du jeune garçon au fil des ballottages d’une maison à l’autre, d’un beau-père à l’autre, d’un collège à l’autre, essuyant les moqueries de ses nouveaux camarades de classe, essayant de suivre, envers et contre tout, ses envies de devenir artiste. Très rapidement, on est pris par cettechronique douce-amère sur cette famille américaine éclatée puis recomposée, qui ressemble à tant d’autres et qui a de singulières résonances en nous; il en montre avec tact des moments semblant anodins mais déterminants pour la formation de la personnalité du jeune garçon qui observe de ses grands yeux dubitatifs le monde déconcertant des adultes. Chaque détail sonne terriblement juste.
Richard Linklater dit qu’il s’est inspiré de sa propre vie. Lui-même fils de parents divorcés, il décrit tout en finesse le désarroi de Mason et de sa sœur, tous deux perdus entre un père immature et absent, et une mère pas toujours facile à comprendre, tout cela sur fond de vie à l’américaine dans la ville d’Austin au Texas, avec pour marqueurs du temps qui passe des chansons de Lady Gaga, Sheryl Crow et Daft Punk, les jeux électroniques toujours plus performants sur lesquels les ados sont de plus en plus scotchés, et même un clin d’œil à Harry Potter dont tous les gosses ont été fans dans les  années en question. On sourit, on rit parfois, tant les situations, parfois cocasses, nous paraissent familières, on se fait du souci pour ces gosses un peu paumés qui ressemblent tant à des enfants que nous connaissons ou côtoyons. Si l’on ne décroche pas pendant les deux heures quarante-cinq minutes que dure le film, alors qu’il n’y a ni suspense ni véritable histoire, c’est que l’on se sent très concerné par cette fiction qui ressemble tellement à la réalité: là est tout le talent de ce cinéaste intimiste qui arrive à nous toucher avec trois fois rien, la vie qui va, les jeunes années de deux enfants comme tant d’autres.Un véritable tour de force.

Appréciations

Nom Notes
16
Daniel Grivel 18
Anne-Béatrice Schwab 18
Georges Blanc 13