Amour

Affiche Amour
Réalisé par Michael Haneke
Pays de production France, Allemagne, Autriche
Année 2012
Durée
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, William Shimell, Emmanuelle Riva, Alexandre Tharaud
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 667
Bande annonce (Allociné)

Critique

Si le palmarès du Festival de Cannes 2012 a été diversement reçu, la Palme d’Or du Jury présidé par Nanni Moretti décernée au film de Michael Haneke n’a pas été contestée. Amour, en effet, traite en profondeur un thème intemporel et universel, celui du vieillissement et de la perte d’autonomie.

D’entrée de jeu, le spectateur est cueilli à l’estomac: des pompiers enfoncent la porte d’un appartement et découvrent dans une chambre, en se bouchant le nez, le cadavre d’une vieille femme étendu sur un lit. On connaît donc d’avance l’issue de l’histoire.

L’histoire, c’est celle de l’amour de Georges et Anne (Jean-Louis Trintignant - qui ne voulait plus jouer depuis l’assassinat de sa fille mais qui n’a pas pu dire non à Michael Haneke - et Emmanuelle Riva, tous deux extraordinaires), deux anciens professeurs de piano octogénaires, qui vivent une retraite paisible et harmonieuse dans un appartement cossu. Jusqu’au jour où Anne est victime d’un accident cérébral qui la rend hémiplégique. La vie se complique pour le couple, d’autant qu’Anne refuse tout éventuel retour à l’hôpital ou entrée dans un home. Malgré les pressions de leur fille Eva (Isabelle Huppert), inquiète du dépérissement maternel, Georges persévère et fait montre d’un dévouement infatigable, mais pas toujours patient. Comment fera-t-il face à la volonté clairement exprimée par sa femme (quand elle pouvait encore parler) de ne plus vivre?

Dans un huis clos feutré, par petites touches finement observées, avec un tact immense, Haneke met le doigt sur le problème du vieillissement et de l’euthanasie. Pas de Dieu ni de consolation religieuse dans son film (juste la relation par Georges d’un service funèbre frustrant auquel il a assisté, avec une homélie pathétique...), mais un grand amour et, envers et contre tout, le respect de la vie (Georges n’est pas un tueur au cœur froid: il relâche un pigeon dont l’intrusion l’avait exaspéré et qu’il avait capturé). La musique, et pour cause, est très présente; un vrai pianiste, Alexandre Tharaud, fait partie de la distribution. Avec sa maîtrise habituelle de la lumière et des cadrages, le réalisateur nous offre une belle méditation sur la vie, l’amour et la mort, dont on ne sort pas indemne.

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 17
Daniel Grivel 20
Serge Molla 20
Antoine Rochat 16
Anne-Béatrice Schwab 20
17
Nadia Roch 16