Critique
Le distributeur présente ce film comme «une satire dévastatrice sur le film d’horreur et la culture pop des adolescents américains». La réalité est moins réjouissante. Elle active à l’écran une mise en scène brouillonne, une image surchargée, et un décor sonore tapageur. Des collégiens sont assassinés les uns après les autres. Les équipes de télévision entrent en compétition avec la police pour chercher la vérité. L’une des collégiennes veut percer le mystère avant qu’il ne soit trop tard. Voilà pour le scénario, il est maigre, pour ne pas dire insignifiant. «Mais y en a-t-il davantage dans SOUVIENS-TOI L’ETE DERNIER», interroge un protagoniste. Ce sera là l’une des rares velléités de satire dont fait preuve SCARY MOVIE, dans un déluge de sottises et de mauvais goût. Les adolescentes arborent un physique de femmes de trente ans. Plutôt que leurs seins, elles auraient dû siliconer leur cerveau. Les soucis des garçons chaloupent entre le sexe et le football américain. Ces jeunes sont à l’école, mais n’étudient jamais. Ils sont, de fait, comme tous ces collégiens états-uniens que l’on voit arpenter les écrans pour le plus grand gâchis cinématographique.
SCARY MOVIE se veut une satire, mais n’ose pas en assumer le risque et déroule sa pellicule en quittant peu le premier degré. Que cela fasse rire un public d’adolescents d’ici inquiétera plutôt parents et maîtres d’école.
Geneviève Praplan