Critique
Le (trop) long métrage est tiré d’une histoire vraie - donc intouchable... Philippe (François Cluzet), richissime à en juger par son luxueux appartement et le personnel qui l’entoure, est tétraplégique suite à un accident, paralysé et insensible du cou aux pieds. Il engage à l’essai Driss (Omar Sy), un black des banlieues venant de purger six mois de prison pour le casse d’une bijouterie. Tout les sépare: la condition, les moyens, la culture, l’état physique... Pour Driss, Berlioz n’est que le nom d’un quartier, et pour Philippe Earth Wind and Fire n’est que de la «musique boum boum».
Le choc donne lieu à des malentendus cocasses, à des situations loufoques, à des dialogues pétillants. La vitalité débordante de Driss va tonifier le tempérament amoindri de Philippe; les deux hommes vont s’enrichir mutuellement.
Après un prégénérique sur les chapeaux de roues, un peu lente à l’allumage, la comédie tarde à trouver son plein régime mais réserve quelques bons moments; sans forcément se tordre les côtes, on garde le sourire tout du long. Certes, le handicap physique est peut-être moins accablant lorsque les finances ne sont pas un problème, et l’on ressent un léger malaise devant la manière «Y’a bon Banania» de présenter le black comme un grand enfant, mais pour une fois qu’un sujet intouchable est traité sans prise de tête...
Note: 13
Daniel Grivel