Réalisé par | Debra Granik |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2010 |
Durée | |
Musique | Dickon Hinchliffe |
Genre | Drame, Aventure |
Distributeur | looknow |
Acteurs | John Hawkes, Jennifer Lawrence, Kevin Breznahan, Dale Dickey, Garret Dillahunt |
Age légal | 14 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 631 |
Le décor est planté dans les monts Ozark, au Missouri, des régions dont la vue détruit instantanément l’illusion du «rêve américain». A lui seul, ce décor dit beaucoup, dans un film qui sait comme rarement suggérer une réalité sans prendre le spectateur par la main. Dans ces forêts où l’hiver est très rude, les maisons sont rudimentaires et l’on vit de peu. Ree Dolly (Jennifer Lawrence) arrive au bout de ses ressources. A 17 ans, elle entretient sa sœur et son frère cadets, ainsi que leur mère malade psychique. Et voilà que, sortant de prison, leur père disparaît en hypothéquant leurs derniers biens. Ree qui n’a plus qu’une idée en tête, sauver sa famille et leur maison, n’écoute que son courage et se jette dans un monde de brutes pour le retrouver.
On ne s’étonne pas d’apprendre que Debra Granik, cinéaste étasunienne indépendante, se dit influencée par le cinéma des frères Dardenne ou celui de Bruno Dumont. Tout ce qui a trait au réalisme l’intéresse, elle y soumet sa caméra malgré le prix que cela lui coûte: comment financer Winter's Bone, par exemple. Le projet de film, dont le budget se limite à 2 millions de dollars, a été refusé quatorze fois, a-t-elle précisé à Télérama lors du dernier festival de Deauville.
Forcément. Winter's Bone n’a rien à voir avec les règles de l’industrie, tout avec une forme d’engagement social. Il témoigne de la misère, de la sauvagerie d’un pays qui s’est bâti sur la violence sans pouvoir s’en libérer, il donne la parole aux plus faibles, en quelque sorte il les fait vivre en leur rendant justice. La peinture est tendue, oppressante, avec des non-dits plus puissants que des dialogues. Debra Granik fait preuve d’un beau talent pour façonner des personnages qui sont de vrais caractères. Elle les met en scène les uns contre les autres, la poésie des enfants d’un côté, l’inhumanité des voisins de l’autre, le courage de Ree forçant le mur de ces gens-là. Et si un pâle soleil se lève dans cet hiver, c’est bien grâce à cette adolescente résolue. Jennifer Lawrence qui l’incarne est une révélation.
Geneviève Praplan
Nom | Notes |
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Geneviève Praplan | 18 |
Daniel Grivel | 18 |
Antoine Rochat | 16 |
Anne-Béatrice Schwab | 19 |