Apocalypto

Affiche Apocalypto
Réalisé par Mel Gibson
Pays de production U.S.A.
Année 2006
Durée
Musique James Horner
Genre Aventure, Drame, Action
Distributeur elitefilms
Acteurs Rudy Youngblood, Raoul Trujillo, Dalia Hernandez, Jonathan Brewer, Morris Birdyellowhead
Age légal 16 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 539
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les derniers films de Mel Gibson - on se rappelle La Passion du Christ - sont de grosses entreprises spectaculaires et onéreuses, qui charrient bien plus souvent le pire que le meilleur. Comme ici dans cette histoire de tribus mayas qui se situe à la fin du XVIe siècle, dans une période d'affrontements internes annonçant le déclin de la civilisation précolombienne. Au moment où vont débarquer les premiers conquistadores espagnols.

Mel Gibson n'a jamais fait dans la dentelle historique. Avec Apocalypto, il centre son long récit sur l'histoire de Jaguar Paw (Rudy Youngblood), un Maya qui sera capturé avec les siens par une tribu voisine. Destiné à être sacrifié selon le rituel de l'époque (la religion maya pratiquait en effet le sacrifice humain), il échappera miraculeusement et tout seul à la mort, à l'instar de Tintin dans Le Temple du soleil... Ce qui lui permettra in extremis de sauver femme et enfants.

Historiquement, ethnologiquement, culturellement, tout est escamoté, approximatif, tout disparaît sous une mise en scène où la grandiloquence le dispute à l'ultraviolence. L'image-choc est reine, le spectateur n'échappe pas aux gros effets, rien ne lui est épargné: poursuites et brutalités, viols et exécutions, hurlements et humiliations, cœurs arrachés des poitrines vivantes et décapitations en direct. Métaphore vulgaire de notre monde en train de se détraquer? Avertissement à ceux qui prônent la violence? Même pas, ou alors c'est raté. Peut-être aurait-il fallu se méfier du titre: Mel Gibson semble prendre plaisir à décrire les catastrophes et à voir le sang couler. Au point que certaines séquences, barbares ou même sadiques, en deviennent risibles.

Voilà un film qui va à nouveau - comme pour La Passion du Christ - diviser le public et faire réagir la critique. Sans doute est-ce d'ailleurs l'objectif recherché par Mel Gibson: susciter une controverse qui, on le sait, ne peut qu'alimenter le tiroir-caisse.

Conseil ultime à l'usage des intrépides qui croient avoir le cœur bien accroché: avalez un tranquillisant avant d'acheter votre billet. Mieux encore, si vous ne voulez pas courir le risque de gâcher votre journée, passez tout droit votre chemin.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 3
Daniel Grivel 2
Serge Molla 7
Anne-Béatrice Schwab 8