Volver

Affiche Volver
Réalisé par Pedro Almodovar
Pays de production Espagne
Année 2005
Durée
Musique Alberto Iglesias
Genre Comédie dramatique
Distributeur Pathé Distribution
Acteurs Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Chus Lampreave, Yohana Cobo
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 524
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Il y a une ""patte"" Almodovar, et c'est tant mieux. Elle tient à un ton, une manière de filmer, un amour des personnages... Tout cela se retrouve bien sûr dans ce long métrage qui sera en compétition à Cannes.

Les premières images convient dans un cimetière où des femmes s'activent à la toilette des monuments funéraires. Parmi elles, Raimunda, sa fille, et sa sœur Sole, toutes trois venues entretenir la tombe de leurs père et mère décédés dans un incendie. Un fort vent souffle et soufflera régulièrement tout au long du film, pour faire tourner les éoliennes, mais surtout pour souligner qu'un irrésistible élan (de vie) pousse les personnages à aller de l'avant, quoi qu'il arrive et quels que soient leur quotidien difficile, leurs deuils, leurs mémoires lourdes. Et si tout a l'air normal, des secrets affleurent la réalité de ces personnages, tout à la fois forts et fragiles. Secrets du passé, plus lourd qu'il n'y paraît, secret du présent car Raimunda dissimule le meurtre de son conjoint par sa fille, celui-ci ayant voulu la violer. Secrets qui empoisonnent l'existence et qui selon la tradition conduisent parfois un mort à ""revenir"" (d'où le titre du film en espagnol), alors que peut-être l'identité du défunt n'était pas celle que l'on croyait...

Almodovar tisse sa toile avec ingéniosité et beauté, mais une fois tous les éléments posés, il ne laisse guère place à la surprise et hélas convainc peu par ce meurtre si vite assumé (par l'adolescente et sa mère) et si aisément dissimulé. Néanmoins, il se dégage de ce film une humanité et une justesse de ton et de décors qui relativisent ces faiblesses, d'autant plus que Penélope Cruz, qui tient le rôle de Raimunda, impose une présence sensuelle, magnifique. Le vent continue à souffler, il faut avancer, pour ne plus revenir."

Serge Molla