Argent ou le sang (L')

Affiche Argent ou le sang (L')
Réalisé par Georges Gachot
Titre original Geld oder Blut
Pays de production
Année 2003
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 7 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 474

Critique

Réalisateur de nombreux films de vidéo et de télévision, Georges Gachot décrit ici le très important travail médical entrepris au Cambodge, depuis 1991, par le docteur (et musicien) Beat Richner. Connu aussi sous le nom de Beatocello - il joue du violoncelle et donne des concerts (au Cambodge et en Europe) pour récolter des fonds - le Dr Richner a construit trois hôpitaux pour enfants (à Phnom Penh et à Siem Reap) ainsi qu'une maternité pour mères atteintes du sida. Chaque année, ce sont plus de 600'000 enfants qui sont soignés ambulatoirement, plus de 400'000 qui sont vaccinés, tandis que 50'000 autres sont hospitalisés. Les quatre établissement médicaux dont il s'occupe permettent de sauver des milliers de vies, tout cela avec un budget de 15 millions de dollars provenant majoritairement de donations privées suisses.

L'Argent ou le sang - le pédiatre a besoin de l'un et de l'autre! - est un documentaire intéressant à plus d'un titre. D'abord parce que Beat Richner ne mâche pas ses mots, critiquant vertement l'attitude des pays riches qui prétendent que, pour un pays démuni, il faut appliquer une médecine bon marché. Ce sont ces mêmes pays riches, rappelle-t-il, qui ont en partie créé au Cambodge une situation très précaire en provoquant la guerre de 1970 et en propageant le sida avec les troupes de l'ONU en 1991. Les propos de Richner sont vifs à l'égard des associations humanitaires officielles et le médecin démontre qu'il est possible de pratiquer une médecine de pointe dans les hôpitaux qu'il gère, tout en offrant la gratuité des soins à tous ses malades (contrairement aux pratiques des établissements publics). De leur côté, les organisations internationales prises à partie reprochent au médecin suisse de pratiquer une médecine de luxe.

L'intérêt de L'Argent ou le sang réside aussi dans le portrait que le cinéaste brosse de cet homme hors du commun, déterminé et efficace, véritable force de la nature, qui dénonce la bureaucratie, les combines, la corruption endémique et certaines pratiques médicales qu'il qualifie de criminelles. Le verbe est haut, le dossier explosif. Il est évidemment difficile de trancher... Voilà un document fort, qui se présente néanmoins avec une volonté de donner aussi la parole à la partie adverse, aux représentants de l'UNICEF, de MSF, etc.

L'Argent ou le sang est un film qui ne craint pas d'aborder de front la question de l'aide médicale à apporter dans les régions défavorisées de notre planète. Et Beat Richner n'a pas peur de poser clairement la question: quelle médecine pour les pauvres de ce monde?

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14