Yamakasi (Les samouraïs des temps modernes)

Affiche Yamakasi (Les samouraïs des temps modernes)
Réalisé par Ariel Zeitoun
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 413

Critique

YAMAKASI, en lingala, c'est un terme qui veut dire «esprit fort, corps fort, homme fort», bref, la version «touche pas à mon pote» de mens sana in corpore sano... C'est aussi le nom d'un groupe multiracial de jeunes issus des grandes banlieues qui, en dix ans, ont développé un sport de grimpe et d'acrobatie urbaines. À mains nues, ils escaladent des façades vertigineuses et, d'une détente prodigieuse, sau­tent les obstacles, passent d'un toit à un autre. Leur «art du déplacement» intéresse fugitivement les médias en 1997, puis leur permet de participer à la tournée de «Notre-Dame de Paris». Luc Besson engage quatre d'entre eux pour une scène d'action dans TAXI. Et les voici tous les sept dans YAMAKASI, bondissant, courant, virevoltant, tourbillonnant au gré d'un scénario qui tiendrait sur un demi-confetti... et qui, comme dans les films porno, aligne les situations-prétextes.

Par leurs exploits mythiques, accomplis au nez et à la barbe de policiers dignes des films de MacSennett, les «samouraïs des temps modernes» fascinent les gamins des banlieues. L'un d'eux, le petit Djamel (évidemment!...), malade du coeur, voulant les imiter, fait un effort qui le conduit à l'hôpital, où il devrait subir une greffe au plus vite. Un seul coeur est à vendre, en Suisse (bien sûr!...), et une course contre la montre commence: il faut réunir 400'000 francs. Se sentant responsables de la situation, les Yamakasi décident de cambrioler les domiciles des administrateurs de la société privée de transplantation... Numéraire, bijoux, montres, même une toile de Klimt valant des millions, rien n'échappe aux Robin des Villes.

On peut se demander si tous ces détails intéresseront le public-cible, dont l'âge ne devrait pas dépasser dix ans à tout casser. Le film est fait sur mesure: histoire simplette, gentils gentils, méchants cupides, musique assourdissante et, il faut le reconnaître, quelques cascades assez ahurissantes. A la clef, et à l'américaine, tout un commerce collatéral: le disque musi­cal, un site ouèbe comprenant notamment l'historique du groupe, la bande-annonce, des jeux, un «sound studio» - sans oublier des baskets tous-terrains sans lacets (espérons que les chérubins, chaussés de ces pompes à ressort, ne tenteront tout de même pas de sauter d'une maison à l'autre!)

Daniel Grivel