Tueurs

C’est en prison, «à l’université du crime» comme il le dit lui-même, que François Troukens a écrit le scénario de son long métrage Tueurs, largement inspiré de son expérience personnelle. Car François Troukens est un ancien braqueur de fourgons blindés, qui a passé bien des années en prison. Son film s’inscrit dans l’histoire contemporaine belge marquée par une des plus célèbres affaires criminelles du pays, celle des tueurs du Brabant qui avaient pour cibles les supermarchés, et n’hésitaient pas à commettre des massacres. S’inspirant de sa propre expérience, l’ancien braqueur raconte en effet une histoire sombre et complexe, celle de Frank Valken (Olivier Gourmet) qui commet en 1985 un braquage réussi avec sa bande. Au moment de s’enfuir, survient un commando encagoulé qui exécute tous les témoins du braquage, dont une juge d’instruction qui se trouve dans une voiture stationnée dans le parking pour les besoins de l’enquête qu’elle est en train de mener. Coupable idéal, Frank Valken est arrêté et accusé d’être un membre du commando de tueurs qui a opéré trente ans plus tôt et laissé de nombreux cadavres sur le carreau, dont des enfants. Il s’évade et devient à son tour tueur en cherchant à prouver sa relative innocence. Il soupçonne une machination qui dépasse les enjeux visibles et semble concerner la haute sphère politique.

Sombre, le film l’est et l’intrigue qui tient en haleine, est toutefois un brin compliquée et reste un peu opaque, même en toute fin du film. D’où une légère frustration.