Battle of the Sexes

Affiche Battle of the Sexes
Réalisé par Jonathan Dayton, Valerie Faris
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2013
Durée
Genre Documentaire, Historique
Distributeur foxwarner
Acteurs Jessica McNamee, Billie Jean King, Bobby Riggs, Venus Williams, Serena Williams
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 779

Critique

«Un jour nous pourrons être qui nous sommes et aimer qui nous voulons. Les temps vont changer. » Cette phrase a de quoi résonner très fort actuellement, alors que l’égalité des sexes, et plus largement des genres, n’est de loin pas gagnée. Valerie Faris et Jonathan Dayton, les réalisateurs de Little Miss Sunshine (2006), ne s’y sont pas trompés. Pourquoi le combat mené par la célèbre figure du tennis Billie Jean King pour les droits des femmes dans le sport n’aurait-il plus rien à nous dire? En 1973, alors numéro un mondial, King (Emma Stone) va commencer à défendre l’égalité des primes entre athlètes, quel que soit leur sexe. Exclue, avec plusieurs de ses coéquipières, des compétitions officielles, elle va créer un tournoi purement féminin et indépendant. Elle attire par ailleurs l’attention d’un ancien joueur, Bobby Riggs (Steve Carell), tombé dans l’oubli. Ouvertement machiste, il lui propose un match, qui sera bien davantage.

Battle of the Sexes reprend donc ces événements historiques, qui auront largement contribué à valoriser le rôle des femmes dans le monde sportif. Et dans sa forme, le film se donne comme un biopic solide (les Français auraient de quoi s’en inspirer), rempli juste comme il faut d’émotions et de phrases choc et surtout, porté par de très bons acteurs. Son intérêt se situe donc ailleurs. Dans leur volonté de faire se questionner le spectateur, les réalisateurs opposent dès le début du récit la figure de Riggs à celle de King. Non pas pour poser un bête discours manichéen mais pour montrer comme chacun souffre des injonctions extérieures destinées à son sexe. Riggs est en effet l’incarnation du père de famille qui n’arrive pas à remplir ses devoirs auprès de sa femme ou de ses enfants. Par son comportement pathétique – clownesque pour mieux dissimuler son ridicule – il devient aussi touchant que Billie Jean King, qui lutte pour son sexe et contre son attirance pour celui-là même.

Au final, la leçon est dure: celles et ceux qui tracent l’histoire ne peuvent pas gagner sur tous les terrains. Est-ce que Battle of the Sexes contribuera à changer celle des mentalités? Il s’agit en tout cas d’un film qui réaffirme non seulement des valeurs fondamentales mais aussi l’importance de s’unir pour les défendre. Qui plus est, à travers des personnages féminins forts, sensibles, construits avec intelligence. Ne jamais sous-estimer le pouvoir des représentations!

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 15