Mary

Ce n’est pas une histoire vraie. Heureusement, on n’y aurait pas cru. Ce qui, d’emblée, abaisse la tension du film au niveau d’un récit ordinaire et lisse.
Frank (Chris Evans) élève seul sa nièce (Mckenna Grace), une fillette dont les compétences en mathématiques sont exceptionnelles. Mais il doit se confronter à sa propre mère, surdouée elle aussi, qui cherche à obtenir la garde de Mary pour la placer dans une institution spécialisée. L’oncle ne nie pas les capacités de la petite, mais il revendique pour elle le droit à une véritable enfance.

Le scénario et la mise en scène se conjuguent sans surprise. Marc Webb mène de front plusieurs sujets, dont celui des bambins à haut potentiel et des troubles qu’ils peuvent entraîner dans les relations familiales. Aucun n’est vraiment convaincant, emballés qu’ils sont dans le souci de toucher un large public. Ebauche de romance, multiplication des génies, sincérité touchante du personnage central - c’est une autre forme du héros hollywoodien -, le schéma est connu.

De plus la petite Mckenna Grace dérange dans le rôle de la brillante écolière. A 10 ans au moment du tournage, elle est trop âgée pour camper une fillette qui n’en est qu’à sa première rentrée scolaire. De plus, elle est une vedette hollywoodienne et semble un peu trop le savoir. Mckenna Grace manque de naturel et surjoue son personnage. Ses artifices nuisent à un autre aspect du film: compter sur les enfants pour attirer les adultes.