Mémoire de l’eau (La)

Affiche Mémoire de l’eau (La)
Réalisé par Matias Bize
Titre original La Memoria del Agua
Pays de production France
Année 1995
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur trigonfilm
Acteurs Jean-Chrétien Sibertin-Blanc, Solange Najman, Henia Goldzajder, Salka Rosenberg, Helene Alembik
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 758

Critique

Le cinéaste chilien Matias Bize aborde un sujet difficile : Amanda (Elena Anaya) et Javier (Benjamin Vicuna) ont perdu un enfant de 4 anslors d’un accident domestique, dans leur propre jardin. La jeune femme décide de quitter la maison et son mari qui lui rappellent trop son fils Pedro. Javier, de son côté, voudrait rester avec elle et faire face ensemble, mais pour Amanda c’est au-dessus de ses forces. Elles’en va donc, tente de tout oublier en choisissant un nouveau métier. Leur relation ne va pourtant pas se rompre totalement. Tous deux serevoient à l’occasion, mais leur souffrance renaît à chaque fois.

Matias Bize s’attache avant tout à observer - avec sensibilité et en gardant une distance respectueuse - la nouvelle existence des deux protagonistes. Tandis qu’Amanda semble vraiment vouloir orienter sa vie différemment, Javier attend, sans parvenir à reprendre pied tout seul.

Dans cette description d’un couple en souffrance,le cinéaste a su trouver le ton adéquat et la retenue nécessaire. Les premières séquences du film sont, de ce point de vue, exemplaires : sobriété, allusions discrètes à l’événement, découvertepresque silencieuse des raisons de la tension entre Amanda et Javier. Les images permettent eu à peu au spectateur de comprendre lui-même ce qui s’est passé. Par la suite, dans la partie centrale du film, la tension retombe un peu et une forme de monotonie s’installe : Javier, architecte, présente des plans à un jeune couple, Amanda croise un ami de jeunesse, Marcos. Le récit marque le pas, la trajectoire est trop balisée. Il faudra attendre une très belle scène, vers la fin, où Amanda parviendra à transmettre le fond de sa pensée et sa détresse.

Si le script du film n’échappe pas à une certaine conformité, si la tonalité du film reste assez triste, La Mémoire de l’eau est traversée de plusieurs beaux moments d’émotion retenue. Quelques passages ne sont sans doute pas essentiels, mais la portée de ce film chilien reste bien sûr universelle. Les acteurs sont excellents et les éléments de la partition musicale bien choisis.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14