Demi-vie à Fukushima

Affiche Demi-vie à Fukushima
Réalisé par Mark Olexa, Francesca Scalisi
Titre original Hlaf-Life in Fukushima
Pays de production Suisse
Genre Documentaire
Distributeur Dok Mobile et Cinédoc
Acteurs Naoto Matsumura
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 745

Critique

En mars 2011 un séisme et un tsunami à proximité des côtes japonaises provoquent l’accident nucléaire que l’on sait. Dans les jours qui suivent des populations entières sont évacuées, sur un périmètre allant de 20 à 30 km. autour de la centrale de Fukushima, laissant les villes vides et le bétail sans eau et sans nourriture jusqu’à ce quele gouvernement en décide l’abattage. Le paysan Naoto (Naoto Matsumura) décide de rester dans une zone déclarée sinistrée et des’occuper de son domaine agricole. (A noter qu’il n’y a pas eu d’interdiction absolument formelle de continuer à vivre dans plusieurs régions moins directement touchées). Naoto reste donc sur place, prend soin de sa terre et de son bétail, mais cela gêne les autorités soucieuses d’effacer l’incident dans toutes les mémoires.

Aujourd’hui, alors que la «demi-vie» - c’est-à-dire le temps nécessaire pour que la moitié des atomes se désintègrent naturellement– n’est pas encore prête d’être atteinte (il faudra 30 ans), le mal, invisible, reste permanent. Des dizaines de milliers d’énormes sacs de déchets radioactifs s’alignent, délimitant la «zone rouge». On continue à décontaminer, à désosser les maisons, à racler les sols souillés. La végétation reprend possession des lieux, les forêts sont de plus en plus touffues, les oiseaux prospèren,t semble-t-il… Naoto apparaît comme le témoin d’un passé anéanti, comme un fantôme vivant de Fukushima.

Demi-vie à Fukushima vient d’être présenté à Nyon (Visions du Réel), en présence de ses deux réalisateurs Mark Olexa et Francesca Scalisi et du personnage principal Naoto Matsamura. La caméra des cinéastes fribourgeois a cherché à suivre ce paysan dans ses gestes quotidiens, dans les rues barrées et désertes de la ville, où des feuxrouges règlent une circulation totalement inexistante. Sa déambulation s’accompagne parfois des bruits urbains surréalistes de l’ancienne cité devenue muette… On est à côté de Naoto dans son travail de fermier : il est le pivot de ce documentaire d’une heure, constitué essentiellement de plans fixes rigoureusement cadrés et de quelques dialogues explicatifs. L’image de cet homme résistant et solitaire finit par toucher le spectateur, mais sans que le problème général de l’exploitation des centrales nucléaires soit abordé.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13