L'édito de Daniel Grivel - Amour, quand tu nous tiens...

Le 06 juin 2012

On a dit du 65e Festival de Cannes tout et son contraire... Que c’était une cuvée moyenne; que l’ambiance générale des films était morose, pour ne pas dire sinistre; qu’il y avait trop de films étasuniens; que la sélection était hétéroclite; que sais-je encore. Passons sur les commentaires qui ont fusé sitôt le palmarès connu. Nous sommes pour notre part enchantés que la Palme d’Or soit allée à AMOUR de Michael Haneke, film riche qui soulève beaucoup d’émotions et de réflexions.

Et nous constatons que, malgré une sélection discutable, bien des films en compétition ont l’amour au cœur. MOONRISE KINGDOM de Wes Anderson, avec Sam et Suzy, 12 ans, qui tombent amoureux et concluent un pacte secret; DE ROUILLE ET D’OS de Jacques Audiard, où Ali, guidé par Stéphanie, chemine vers l’humanité et l’amour vrai; APRES LA BATAILLE, qui montre le bouleversement des sentiments entre deux êtres que rien ne prédestinait à se rencontrer; AU-DELA DES COLLINES, l’histoire de deux orphelines qu’un amour d’enfance fait se retrouver; AMOUR de Michael Haneke, comme son nom l’indique; VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU d’Alain Resnais, ou les amours d’Orphée et Eurydice; LA PART DES ANGES de Ken Loach, ou comment l’amour pousse un jeune délinquant à se racheter une conduite; MUD de Jeff Nichols, où l’amour est le moteur d’un gamin. On pourrait aussi évoquer PARADIS: AMOUR d’Ulrich Seidl qui parle d’amour en creux, avec Teresa à la poursuite du sentiment plutôt que du sexe tarifé.

Bref, pour qui a eu la chance de voir tous les films en compétition, le souvenir des films mentionnés ci-dessus, à défaut de toujours mettre le sourire aux lèvres, fait chaud au cœur et montre que l’amour reste une valeur-refuge dans un monde de barbarie.

Daniel Grivel (CF 659/660)