L'édito de Adèle Morerod - Cheminements cinématographiques

Le 07 octobre 2016

Le cinéma comme ouverture sur un ailleurs – imaginaire, géographique, culturel – n’est pas une idée particulièrement nouvelle. Lors des débuts du cinématographe, les frères Lumières envoyaient déjà leurs opérateurs aux quatres coins du monde. Les fantaisies oniriques, intimement liées aux avancées scientifico-médicales de l’époque, ont été au centre de nombreux films du tournant du XIXe siècle.

Très vite aussi, les cinématographies nationales se développent, créant une circulation des œuvres qui n’a jamais cessé (quand bien même elle aura exclu certains pays de notre regard).

Que ce soit face à ces productions éloignées de nous dans le temps ou l’espace, il est nécessaire de toujours réinterroger notre place de spectateur à l’aune de cette distance, de cette différence. Un exercice auquel nous invite notamment la sortie du coffret édité par la Cinémathèque suisse et la RTS sur le Groupe des 5, célèbre rasssemblement de cinéastes suisses (Michel Soutter, Alain Tanner, Jean-Louis Roy, Claude Goretta et Jean-Jacques Lagrange) dont l’influence se retrouve aujourd’hui encore dans une création comme celle de Bande à part.

Alors que la distance géographique se trouve ici abrogée, les films présents dans le DVD nous invitent à revenir sur notre histoire du cinéma, curieuse des autres et multipliant les formes. Entre reportages et fictions, entre castings internationaux et absence de financement, redécouvrons ce qui a été appelé le « Nouveau cinéma suisse » et les portes vers des ailleurs – plus ou moins lointains – qu’il nous propose !

Adèle Morerod