L'édito de - Le hasard fait parfois bien les choses...

Le 20 juin 2016

Qu’est-ce qui nous fait choisir tel film à l’affiche plutôt que tel autre,  qu’est ce qui nous incite à quitter notre chez-soi douillet pour aller nous asseoir dans une salle de cinéma qui sent souvent le renfermé et le pop-corn ? Qu’est-ce qui a incité des milliers de spectateurs à aller voir Demain, le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent et lui a assuré un succès remarquable malgré une publicité très modeste ?

Choisit-on de voir un film plutôt qu’un autre à cause de son réalisateur dont on a déjà apprécié d’autres longs-métrages ? Se laisse-t-on séduire par la présence à l’affiche de tel acteur ou de telle vedette « people », ou succombe-t-on tout simplement aux sirènes de la pub qui accompagne tout lancement de film ? On peut aussi se laisser influencer par les nombreux commentaires postés sur Facebook ou par les critiques publiées sur ce site, dans Ciné-Feuilles et la presse quotidienne.

Soyons réaliste : le plus souvent, c’est tout simplement le bouche à oreille qui fonctionne et influence nos choix. Si c’est bien le nom de Woody Allen qui me fait aller voir tous ses films, même ceux qui ne sont pas forcément bien notés par les critiques de cinéma, c’est le bouche à oreille qui m’a fait découvrir Red Army de Gabe Polsky, documentaire remarquable qui retrace l’histoire de l’équipe nationale soviétique, alors même que je ne suis pas fan de hockey sur glace. Et c’est l’avis enthousiaste d’un proche dont je ne partage pas vraiment le sens de l’humour, qui m’a fait renoncer à aller voir tel autre film, soi-disant drôle, car je ne suis pas fan de bouffonneries, même servies par d’excellents comédiens. Je vais presque toujours aux projections de presse sans me renseigner auparavant sur le film que je vais voir, afin de ne pas être influencée par l’opinion et les commentaires glanés ici et là. Cette façon de faire me réserve parfois d’épatantes surprises et me permet aussi de visionner quelques bides que je n’aurais jamais été voir si je m’étais informée au préalable. Le hasard fait parfois bien les choses.

Nicole Métral